La géohistoire est le champ en géographie humaine qui permet par excellence d'opérer des analyses spatio-temporelle sur le court, moyen, long et très long terme. De nombreuses entités spatiales possèdent une répartition évoluant dans le temps obéissant clairement à une échelle spatiale et à une échelle temporelle. Leurs descriptions peuvent correspondre à une approche multi-scalaire classique (Forriez, 2005) avec pour support la géographie historique. Chemin faisant, cette méthode permet de proposer une approche plus quantitative au niveau d'échelles temporelles via le modèle log-périodique (Forriez, 2005 ; 2007 ; 2010), au niveau des échelles spatiales via une analyse fractale (Forriez, 2010), au niveau d'une analyse spatiale via une analyse radiale (Forriez, 2005 ; 2007 ; 2010), via une analyse scalo-spatiale (Forriez, 2010) et via une analyse scalo-spatio-temporelle (Forriez, 2010).
À l'origine, ses études portaient sur la répartition des châteaux dans le Nord de la France. Le choix d'un tel objet s'était effectué de manière purement opportuniste. Néanmoins, sur le moyen terme, les entités castrales se sont avérées beaucoup plus intéressantes que prévues dans la manière explicitée la répartition contemporaine de certaines entités spatiales telles que les villes. De plus, ce sont ces structures castrales qui ont structuré la plupart des terroirs. En effet, à la différence d'autres lieux de pouvoir, tels que les églises, les châteaux sont particulièrement discriminants d'un point de vue spatial. Ainsi, l'étude géohistorique menée jusqu'à présent a bien montré de quelle manière la relativité d'échelle permet d'articuler grande et petite histoire, grande et petite étendues, mais seulement par une approche globale (Forriez, 2010).
Ce projet vise d'une part à reprendre de manière beaucoup plus détaillée l'étude menée entre 2004 et 2010, et, d'autre part, il s'agit d'intégrer d'autres éléments structurants de l'espace dans une dimension géohistorique : routes, églises et monastères, forêts, etc.
Bibliographie indicative
Forriez, Maxime, 2005, La motte de Boves permet-elle de mener une réflexion épistémologique commune en archéologie, en géographie et en histoire ?, Arras, Université d'Artois, Mémoire de master 1 d'histoire et de géographie, 156 p.
Forriez, Maxime, 2007, Construction d'un espace géographique fractal. Pour une géographie mathématique et recherche d'une théorie de la forme, Avignon, Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse, Mémoire de Master 2, 202 p.
Forriez, Maxime, 2010, Caractérisation formelle des structures multi-échelles géographiques en relativité d'échelle. Exemples choisis en géographie physique, géographie urbaine, géohistoire et géographie du peuplement, Avignon, Thèse de doctorat sous la direction de Philippe Martin (U.M.R. ESPACE) et de Laurent Nottale (Observatoire de Paris – LUTh), 406 p.