La géographie du peuplement reste le noyau dur de toute géographie humaine. La répartition du peuplement humain est à la fois structurelle et dynamique. Malgré son importance historique et déterminante pour tant d'autres géographies, la géographie du peuplement subit un profond délaissement aujourd'hui, du simple fait que l'opinion géographique commune est qu'il n'y a plus rien à y découvrir. Néanmoins, même si les facteurs de localisation, de nature physique et historique essentiellement, sont connus, la dynamique du peuplement et son articulation avec les dynamiques de population reste un champ de recherche à explorer.
Ce qui unit les deux dynamiques est une relations scalaire, c'est-à-dire une relation de nature fractale. Si des travaux existent concernant l'étude de la structure scalaire du peuplement, la dynamique scalaire demeure quasi-inexistante, or elle représente la clé pouvant relier dynamique de peuplement et dynamiques de population. Ainsi, le projet a pour objectif de tenter de résoudre l'une des plus grandes énigmes du peuplement humain : celle de l'inertie spatiale de sa répartition géographique sur le long terme. Bref, quantifier et expliciter les capacités d'absorption de la dynamique de peuplement globale par rapport aux dynamiques de population locales
Ces analyses peuvent être menées à différents niveaux, du moment qu'un rapport d'échelle existe : au niveau d'une ville et de ses quartiers, au niveau d'une ville et de sa proche campagne, au niveau d'une région, au niveau d'un État, au niveau d'ensembles régionaux, et au niveau mondial. L'intérêt de ces études sera de montrer les limites, si elles existent, de la capacité d'absorption de la dynamique de peuplement à chacun de ces niveaux. L'enjeu d'une telle compréhension est vital dans un monde où les transformations physiques dues à l'évolution climatique vont très certainement modifier la répartition structurelle du peuplement humain de manière considérable pour la première fois de l'histoire de l'humanité. Les conclusions finales de ce projet présenteront des outils formels de pilotage utilisables dans le cadre de l'aménagement du territoire, afin de « contrôler » les flux de population, non dans un sens dictatorial, mais dans un sens d'adaptabilité des sociétés face à ses futurs changements.