Géopolitique : la construction du concept « Indo-Pacifique » ou la naissance du monde post-occidental
Date de publication : 01/12/2020
Aujourd’hui, un long post de synthèse sur la situation géopolitique de l’Asie. J’espère qu’il vous intéressera.
En mars 2018, le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi (né en 1953), en poste depuis 2013, a proposé l’expression « Indo-Pacifique » en remplacement du concept d’Asie-Pacifique. D’un point de vue géopolitique, il s’agit d’un horizon stratégique impérial. L’objectif est ambitieux : unir l’océan Indien et l’océan Pacifique. Jusqu’à présent, les théories des relations internationales distinguaient les deux bassins océaniques, ce qui semblait logique. Avec le développement économique de la Chine, et, en parallèle de l’Inde, le Pacifique, matérialisant les relations commerciales entre la Chine et les États-Unis, commence à devenir étroit et limité. Il convient d’unir les deux grandes puissances commerciales asiatiques au sein d’un même bassin océanique.
Depuis plus de dix ans, les commerçants et industriels chinois se sont installés en Afrique noire de l’Est. De fait, on peut commencer à comprendre l’idée de W. Yi. Les Chinois ont besoin d’une route commerciale qui leur soit propre, c’est-à-dire sans avoir besoin de la flotte maritime états-unienne, unissant leurs implantations en Afrique de l’Est avec ce que l’on peut désormais appeler la « Chine métropolitaine ». En effet, la Chine propose une politique néo-coloniale, dont la première étape a été la diaspora chinoise, dont le concept avait fait fureur dans les années 1990. Pour bien le comprendre, il faut insister sur une idée encore très polémique. Lorsque l’on évoque la Chine, il faut bien appréhender le fait que chacun des Chinois est convaincu de la réémergence de l’empire du Milieu. C’est presque inscrit dans leur A.D.N. ; la grandeur de la Chine, de la civilisation chinoise, passe avant l’individu. Si les Chinois ont été leur patrie, c’est d’abord et avant tout pour faire du commerce international avec leur métropole. Il ne s’agit pas pour la Chine de coloniser les territoires extérieurs dans lesquels les Chinois sont venus s’installer, mais leur dissémination de par le monde participe indirectement à la recherche de puissance des dirigeants de la Chine. L’immense partie de go commençait avec l’ouverture des ports chinois dans les années 1980, et la prétendue conversion des Chinois au système capitaliste néo-libéral, est en train de s’achever. Si l’U.R.S.S. avait proposé un système extérieur pour détruire le système capitaliste, la Chine est en train de le tuer lentement de l’intérieur. Lentement, mais sûrement, le monde devient chinois, et nous assistons impuissants à la naissance d’un monde post-occidental. Devenu l’atelier du monde, la Chine peut enfin donner le coup de grâce à l’Occident. L’exemple des masques chirurgicaux, fabriqués exclusivement en Chine, lors de la crise de COVID-19, n’est qu’un produit monopolistique parmi d’autres.
Ce projet titanesque de construire une gigantesque « Méditerranée chinoise » à l’échelle de deux océans, ne peut se faire sans l’Inde, l’autre puissance émergente du XXIe siècle. La plus grande démocratie de la planète, jusqu’à présent, hésitait toujours entre le vieux monde occidental représenté par son ancienne métropole, le Royaume-Uni, et, par extension, les États-Unis et la Chine. Avec l’ouverture de nouvelles routes terrestres et maritimes de la soie, qui doivent nécessairement passer par l’Inde pour les secondes, la Chine semble avoir acquis l’allégeance de l’Inde, du moins officieusement. La réalité géopolitique est plus complexe.
En 2007, sous l’impulsion d’un capitaine de la marine indienne, Gurpreet Singh Khurana, l’Inde avait cofondé le Dialogue quadrilatéral de sécurité[1], dit le « Quad ». Les trois autres acteurs en étaient les États-Unis, l’Australie et le Japon. L’objectif du Quad est de déterminer une alternative aux routes maritimes de la soie chinoises. Il s’oppose directement au Belt and Road Initiative (B.R.I.) de la Chine, lancé en 2019. Seulement, l’Inde décida de quitter le Quad le 12 août 2018, concrétisant ainsi les attentes chinoises de W. Yi. Qu’elle choisisse de rester neutre ou de s’unir avec la Chine, la stratégie chinoise a payé : la route maritime entre la Chine et l’Afrique de l’Est existera dans les prochaines années, et sera un des piliers du commerce mondial que l’Inde y participe, en ouvrant ses ports et ses routes intérieures aux Chinois, ou pas. Ce qui, au départ, pouvait passer pour une ambiguïté sémantique, est en train de devenir une réalité. C’est le triomphe de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures chinoise par rapport à la Banque asiatique de développement japonaise. Qu’on le veuille ou non, les Chinois sont en train de gagner le contrôle de l’océan Indien.
Néanmoins, plusieurs contentieux territoriaux avec ces voisins limitent encore la puissance de la Chine, et à commencer par l’Inde, d’où ma situation complexe évoquée précédemment. En effet, la frontière himalayenne entre les deux États est toujours l’objet d’un différend. Avec le Japon, ce sont les îles Pinnacle (ou Senkanu, ou Diaoyu) que revendique toujours la Chine. Une simple localisation sur une carte de ces îles totalement méconnues du grand public suffit à comprendre l’intérêt de la Chine pour ces confettis territoriaux à quelques kilomètres de Taiwan. Leur acquisition permettrait facilement de réintégrer définitivement la micro-Chine républicaine au continent en l’asphyxiant de manière économique par un blocus, toujours empêché aujourd’hui par la présence japonaise. De manière plus anecdotique, mais suffisamment significative, la Chine a d’importants conflits territoriaux avec les États riverains de la mer de Chine méridionale au sujet des îles Paracels, Spratleys, Scarborough et Natuna. N’ayant pas signé la convention de Montego Bay du 10 décembre 1982, la Chine fait à peu près ce qu’elle veut sur ces bancs de sable au grand dam de ces voisins qui sont réduits à l’observer sans pouvoir intervenir. Le Viêt-nam l’a pourtant tenté en 2017-2018 afin d’empêcher l’exploitation des hydrocarbures par la Chine dans sa Z.E.E. Une guerre entre les deux parties a failli éclater, mais, face à la flotte chinoise, la flotte vietnamienne a finalement reculé. Le souvenir de la bataille des îles Paracels du 19 janvier 1974 qui aboutit à la victoire de la Chine (sur un autre pays communiste), est toujours dans les mémoires. La tension et le différend sont toujours latents, et peuvent à tout moment resurgir.
Pour l’instant, l’Inde semble se tenir à l’écart de la stratégie chinoise, mais elle souhaite construire sa propre voie. Elle commence par le dialogue de Raisina Hill débutant en 2016, et devant s’achever en 2020, qui est matérialisé par les conseils du think tank de l’Observer Research Foundation[2] (O.R.F.). Cet organisme a pour mission de proposer au gouvernement indien des chaînes de production via des intrants viables. Ces dernières années, l’industrie du médicament en est l’un des nombreux exemples. En parallèle, l’Inde a construit des dialogues stratégiques régionaux. Dans cet optique, l’International Institute for Strategic Studies (I.I.S.S.), basé à Londres, est un outil précis, notamment dans le cadre des Asia Security Summit (ou The Shangri-La Dialogue (S.L.D.)) se réunissant depuis 2002 à l’hôtel Sanghri-La à Singapour. Autour d’elle, l’Inde réunit 27 États[3]. Dans la liste des membres, mis à part, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, aucune puissance européenne n’est présente. Si cette configuration n’est pas la preuve de l’émergence de l’Indo-Pacifique, sans l’Occident, que faudrait-il ?
Il est vrai que la France et le Royaume-Uni, davantage la première que la seconde, disposent de nombreuses îles dans l’océan Indien et l’océan Pacifique. Cela étant, les autres acteurs régionaux de l’Indo-Pacifique naissant ne considèrent pas les vieilles puissances européennes crépusculaires, comme de véritables puissances régionales. Pour la France, la Réunion et une partie des terres australes françaises[4] se situent aux confins de l’océan Indien, à la marge de toute activité économique impulsée par la Chine ou l’Inde. Les seules terres qui ont un intérêt stratégique sont les Îles Éparses inhabitées du canal du Mozambique. Autant dire que leur contrôle n’apportera pas grand-chose à la métropole en termes de revenus. Pour le Royaume-Uni la situation est plus dramatique. Le territoire britannique de l’océan Indien, en plein milieu de la masse océanique, est invivable et loin des routes maritimes commerciales longeant l’Afrique de l’Est, mis à part la base militaire de Diego Garcia, louée par les États-Unis afin de servir de base arrière lors des deux invasions de l’Irak.
Concernant le Pacifique, le problème est différent. La France possède le cœur du Pacifique Sud avec la Polynésie française, mais, à l’instar de la Réunion, elle reste éloignée des routes commerciales de l’Indo-Pacifique. De même, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et Clipperton sont aux confins du Pacifique. Leur participation à l’axe commercial Indo-Pacifique est plus qu’improbable malgré les ressources importantes de la Nouvelle-Calédonie. Quant au Royaume-Uni, les îles Pitcairn, fortes d’une population oscillant entre 30 et 60 habitants, dépourvues de port et d’aéroport, ont autant de chance de faire du Royaume-Uni une puissance régionale que les îles de Pâques et de la Désolation pour le Chili. Pour ce dernier, son grand atout est bien évident sa large bande littorale s’étendant du nord au sud, sur plus de 6 000 km du sud, du Pérou à la Patagonie.
Tout ce que proposent la France et Royaume-Uni est une diversification des partenariats et un dialogue régional, soutenus pour l’instant par l’Australie, qui est bel et bien la puissance régionale du Pacifique Sud. En effet, elle a de moins en moins besoin de l’aide des États-Unis, et s’ouvre de plus en plus à la Chine. Par ailleurs, son armée est intervenue à plusieurs reprises afin de rétablir l’ordre ses dernières années, notamment dans les îles Salomon en 2003, à Nauru avec en plus le Pacific Regional Assistance to Nauru (P.R.A.N.) entre 2004 et 2009, faisant de l’île du prison pour les immigrés illégaux tentant d’entrée en Australie, et dans les îles Tonga en 2006. Cette indépendance par rapport aux États-Unis s’est matérialisée en mars 2007 par le Japan-Australia Defense Agreement ; cet accord de sécurité mit fin aux tensions entre elle et le Japon depuis 1945.
Ainsi, malgré toute la sympathique que l’Australie peut manifester à la France ou au Royaume-Uni, elle a décidé depuis longtemps de participer aux jeux diplomatiques asiatiques. Aujourd’hui, son premier partenaire commercial est la Chine. Il se matérialise par un commerce bilatéral d’environ 100 000 milliards de dollars en 2019. Les investissements directs chinois en Australie. sont en constante augmentation depuis dix ans. L’entreprise chinoise Landbridge gère aujourd’hui le port de Darwin. Cela étant, Chine et Australie construisent un protectionnisme intelligent. Par l’instant, la puissance australienne est toujours en capacité de s’opposer aux décisions chinoises, et ne s’en prive pas. Néanmoins, elle semble toujours hésiter entre, d’une part, la vision d’une inclusion régionale portée par l’Asie (Inde, Indonésie, Association des nations de l’Asie du Sud-Est[5] – A.N.A.S.E.), et, d’autre part, à la vision libertaire et ouverte proposée par les États-Unis et Japon, qui ne voient en l’océan qu’un espace intermédiaire neutre et libre, conforme au Freedom of Navigation Operations.
L’indécision australienne vient du fait que l’Indo-Pacifique est un espace complexe structuré par des flux pluri-millénaires, des détroits difficiles, des ports et des corridors commerciaux très actifs. Dans cette géographie physique, l’insécurité maritime règne dans le nord de l’océan Indien (détroit d’Ormuz, golfe d’Aden, détroit de Malacca, Corne de l’Afrique tristement rendue célèbre par les pirates somaliens, etc.). Ainsi, les sea lanes of communications (S.L.O.C.) naissants de l’océan Indien sont particulièrement dangereux, ce qui est bien entendu un frein pour le développement commerciale du concept d’Indo-Pacifique. Pourtant, quatre grands projets participent à son émergence.
Le premier objectif est de désenclaver l’Éthiopie, au sein de laquelle des usines chinoises se sont installées depuis plus de dix ans. Le deuxième consiste à construire la route commerciale terrestre entre la Chine et le Pakistan[6], centrée sur le port de Gwadar au Pakistan. Face aux indécisions de l’Inde, la Chine aurait un accès direct à l’océan Indien sans avoir à la solliciter. Le troisième but se matérialise par l’initiative Bangladesh-Inde-Chine-Myanmar (B.I.C.M.), qui est un corridor terrestre joignant la Chine et l’Inde. Le quatrième projet vise l’établissement d’un corridor de croissance Asie-Afrique[7] C’est certainement le projet le plus ambitieux : une route terrestre, sous la forme d’une voie ferrée, joignant la Chine, l’Éthiopie et l’Afrique du Sud, autant dire que cela n’est pas tout de suite, et que les routes maritimes bien qu’incertaines ont encore de beaux jours devant elles. De fait, les Chinois investissent également dans la construction des ports en Afrique de l’Est.
Toutefois, la sécurité maritime est recherchée également par l’intermédiaire des fora de l’A.N.A.S.E., de l’Indian Ocean Naval Symposium (I.O.N.S.) ou de l’Indian Ocean Rim Association (I.O.R.A.). Toutes ces initiatives n’ont qu’un objectif : affranchir les États de l’océan Indien de la marine états-uniennes. Cela étant, ce n’est pas l’unique force militaire en présence. La France dispose dans la zone indo-pacifique de cinq forces d’intervention : les forces armées de la zone sud de l’océan Indien (F.A.Z.S.O.I.), les forces armées en Nouvelle-Calédonie (F.A.N.C.), les forces armées en Polynésie françaises (F.A.P.F.), les forces françaises aux Émirats arabes unis (F.F.E.A.U.) et les forces françaises à Djibouti (F.F.D.J.). De fait, si le Royaume-Uni est hors jeu d’un point de vue militaire. États-Unis et France possèdent une vision stratégique de l’Indo-Pacifique.
La position états-unienne de l’Indo-Pacifique
En réponse aux avancées chinoises, le Département de la Défense des États-Unis a été la rédaction d’un mémoire, Indo-Pacific Strategy Report, publié le 1er juin 2019, exposant leur propre stratégie par rapport au nouveau concept de l’Indo-Pacifique. Néanmoins, la contre-attaque montre que les Chinois sont en train de gagner leur partie de go. Ce ne sont plus les États-Unis qui définissent les règles diplomatiques ; c’est bel et bien la Chine. De l’Asie-Pacifique qui matérialisait le paroxysme des échanges entre l’Amérique du Nord et l’Asie du Nord-Est sur un même pied d’égalité, on va penser à l’Indo-Pacifique, dont la Chine sera le centre, les États-Unis une périphérie. Cela étant, les États-Unis ne semblent pas avoir pris au sérieux le projet chinois, car leur stratégie reste centrée sur le Pacifique dans lequel ils disposent de huit des United States Minor Outlying islands[8] (U.M.I.) (sur neuf territoires, le neuvième étant dans les Caraïbes[9]), de l’île de Guam, des îles Mariannes du Nord, des Samoa américaines, et de Hawaii.
Pourtant, les États-Unis ont une stratégie qui s’étend vers l’océan Indien depuis 1972, mais le moins que l’on puisse en dire est qu’elle n’a pas été très active par rapport aux enjeux du Pacifique depuis l’ouverture commerciale de la Chine. Ainsi, créé le 1er janvier 1947, le commandement Pacifique des États-Unis (U.S.Pa.Com.) était l’un des piliers de la géopolitique états-unienne après la chute du Japon. L’objectif était d’empêcher ses élans belliqueux et de conserver un allié face à l’U.R.S.S. Aujourd’hui, les liens entre la Chine et les États-Unis ont complètement redistribué les cartes, mais l’armée états-unienne par cet héritage dispose de cinq commandements dans le Pacifique : U.S. Army Pacific (U.S.Ar.Pac.), U.S. Pacific Fleet (U.S.Pac.Flt.), l’U.S. Marine Corps Forces Pacific (Mar. For.Pac.), le Pacific Air Forces (Pac.A.F.) et le Special Operations Command Pacific (S.O.C.Pac.), mais rien dans l’océan Indien. Pour se rattraper et montrer à la Chine son intérêt pour le concept d’Indo-Pacifique, l’.U.S.Pa.Com. est devenu le 30 mai 2018 l’United States Indo-Pacific Command (U.S.Indo.Pa.Com.). Pour l’instant, seules les marges de l’océan Indien, qui sont également les marges de l’océan Pacifique, sont concernées par des traités avec les États-Unis : l’Australia, New Zealand, United States Security Treaty (A.N.Z.U.S.) de 1951, qui ne concerne plus que l’Australie aujourd’hui, le Mutual Defense Treaty de 1952 pour les Philippines, l’Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est, signé entre 1954 et 1977 par la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Thaïlande et les Philippines, et, pour finir, le traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon de 1960. Il est par conséquent évident que les États-Unis ont un retard dans leurs alliances par rapport à la Chine ou l’Inde.
La position française de l’Indo-Pacifique
À la différence des États-Unis qui n’ont aucune possession propre dans l’océan Indien, la France y défend une position beaucoup plus stratégique, notamment grâce aux Îles Éparses et à l’île Tromelin positionnées le long d’une des routes maritimes du pétrole. Bien avant l’Indo-Pacifique, les militaires français jouaient depuis longtemps un rôle important dans la sécurité de l’océan Indien. Néanmoins, la France n’ayant plus les moyens financiers de ses ambitions, le principal enjeu pour elle dans la construction de l’Indo-Pacifique se manifeste par l’anticipation de la sécurité environnementale. On peut citer deux importants programmes en cours : Kivi Kuaka et Micronecton du Pacifique (MicroPac).
D’un point de vue économique, la France a libéré la Polynésie française d’importantes contraintes. Grâce à la loi organique du 5 juillet 2019, la Polynésie française peut désormais devenir membre d’organisations internationales, sans que celles-ci ne soient situées dans le Pacifique. La logique est claire : la France décentralise sa stratégie économique à la Polynésie française, qui sera libre de se constituer des partenaires, notamment dans l’océan Indien. Cela complète le fait que, en 2016, elle a pu adhérer au Forum des îles du Pacifique (F.I.P.). Pour autant, il est bien précisé que la Polynésie française porte la voix de la France ; elle n’agit pas en son propre nom.
Grâce aux alliances polynésiennes, la stratégie française propose une vision globale pour les relations indo-pacifiques. Conforme à l’école militaire française, il s’agit d’une logique d’emboîtement d’échelles visant à passer de la Polynésie française au Triangle polynésien, de celui-ci à l’Océanie, de celle-ci à tout le Pacifique, de celui-ci à l’Asie-Pacifique, de celle-ci à l’Indo-Pacifique, de celui-ci à une vision intercontinentale incluant Afrique, Asie, Océanie et Amérique. L’avenir de la France est-elle en Polynésie française ?
Plus surprenant, la Z.E.E., contenant des sites hydrothermaux, de Wallis-et-Futuna est exploitée par un consortium public-privé depuis juillet 2010. Par contre, la Z.E.E. de Clipperton est toujours régie par un traité la laissant au pillage des pêcheurs mexicains.
La position chinoise de l’Indo-Pacifique
Liu Huaqing (1916-2011), commandant de la flotte chinoise de 1982 à 1987, définit la stratégie navale chinoise en 1985 par le concept de « défense au large ». Il y décrivit une zone opérationnelle composée d’une première chaîne d’îles se localisant dans la mer de Chine, et d’une seconde chaîne d’îles dans le Pacifique Nord. Ainsi, naquirent les revendications chinoises sur le rocher de Socotra (ou Suyan ou Iedo), créant une tension avec la Corée du Sud, les îles Pinnacle (ou Diaoyutai ou Senkaku) possédées par le Japon, les îles Spratleys, revendiquées également par le Viêt-nam, les Philippines, la Malaisie et Brunei, et, pour finir, les îles Paracels, revendiquées également par le Viêt-nam[10]. Ces confettis, dont la plupart ne sont pas juridiquement parlant aux yeux de la convention de Montego Bay de vraies îles, ne doivent pas faire oublier l’objectif principal de la Chine : Taiwan[11]. Le souci est que l’île, protégée par les États-Unis, est inattaquable, il faut par conséquent l’étouffer économiquement en prenant le contrôle de la première chaîne d’îles, ce qui est plus abordable pour la Chine.
En mai 2015, un livre blanc chinois annonce la défense des « intérêts outre-mer » du pays, c’est-à-dire les routes de la soie en cours de construction. Afin d’assurer la défense des routes maritimes, la Chine a mis en service deux porte-avions. Pour les compléter, deux autres sont en construction. Il ne manque plus que les sous-marins nucléaires pour que, militairement, elle puisse tenir tête aux États-Unis. Cela étant, mis à part les tenants de la diaspora chinoise, les intérêts outre-mer sont très limités, la Chine ne possédant qu’une seule base à l’étranger, Djibouti, depuis 2017. Néanmoins, une présence militaire à Gwadar assure le bon développement du corridor Chine-Pakistan. La stratégie dite « One Belt, One Road » paiera-t-elle ? La réponse est difficile, mais l’influence chinoise s’étend dans l’océan Indien concrètement, comme cela vient d’être évoqué par des ports et des bases militaires.
Concernant l’océan Pacifique, la Chine est beaucoup moins présente. Elle dispose d’une entrée aux îles Vanuatu, mais, contrairement à l’océan Indien, elle s’oppose fréquemment aux États-Unis et à l’Australie. Par ailleurs, la Chine y affronte souvent diplomatique Taiwan. Par exemple, Nauru, en échange d’une aide, a reconnu Taiwan en lui offrant la possibilité d’installer une ambassade après sa crise économique de 2003-2007. Il en va de même dans tous les États océaniens. La Chine et Taiwan s’y affrontent par aides interposées afin de trouver des alliés, peu loyaux, donc temporaires, mais indispensables pour leur existence. À l’opposé de Nauru, les îles Salomon et les îles Kiribati ont changé d’allégeance au profit de la Chine en septembre 2019.
Ainsi, face à l’abandon de la France et des États-Unis, les États de l’Océanie se sont fortement endettés par rapport à la Chine. De fait, n’importe quand la Chine pourra potentiellement leur demande d’établir une base militaire. Ce type de projet permettrait de contrer définitivement les prétentions océaniennes de Taiwan.
Au F.I.P. de 2017, il fut adopté la notion de Blue Pacific qui établit que les ressources de l’océan doivent être la force des Petits États insulaires en développement (P.E.I.D.), mais, dans le Pacifique, il est plus que probable que cela profitera à la Chine. En effet, celle-ci organise des pêches de plus en plus agressives, y compris dans les Z.E.E. d’autrui.
La position indienne de l’Indo-Pacifique
Par opposition à la Chine, l’Indian Navy dispose de cent soixante navires, dont trois porte-avions. Ils se répartissent dans quatre zones d’intérêt : Madagascar, le Mozambique, l’Oman et l’Insulinde. La flotte est plus particulièrement localisée au niveau des points stratégiques : Malacca, Lombok, Sonde, Six degrés, Neuf degrés, Bonne Espérance, Ormuz, Bab-El-Mandeb et Suez. Dans le contexte de la montée en puissance de la Chine, l’Inde a également renforcée la protection des îles Andaman et Nicobar, qui pourraient à terme intéresser la Chine dans le cadre d’une extension de sa seconde chaîne d’îles. À partir du 26 octobre 2015, l’Inde affirme sa stratégie maritime en se proposant d’« assurer la sécurité des mers ». Cela commence par l’océan Indien bien entendu. Puis, dans un futur proche, cela se poursuivra par la mer de Chine et l’océan Pacifique.
L’alliance des puissances militaires de l’Inde et de la Chine permettrait de contrôler la totalité de la zone indo-pacifique, mais, pour l’instant, fort heureusement pour les Occidentaux (États-Unis et Europe), ce n’est pas à l’ordre du jour. Néanmoins, l’échec du Quad tend à montrer que cela arrivera très probablement.
Il fallut attendre dix ans, en 2017, pour relancer le Quad. Le moins que l’on puisse en dire que cette relance fut très dynamique avec trois réunions en un an (juin 2018, novembre 2018 et mai 2019). Elles réunissaient le Japon, les États-Unis, l’Australie et l’Inde. Son objectif était de défendre la position d’un espace indo-pacifique libre de navigation. Le départ de l’Inde en août 2018 a, bien évidemment, fortement compromis le projet, puisque la protection de l’océan Indien devait être assurée par sa flotte. Néanmoins, malgré le départ de l’Inde, la Chine se sent menacée par une politique d’endiguement[12]. Aussi, pour calmer les tensions, la Chine sera invitée à la réunion prévue en juin 2020 (si elle a lieu bien entendu).
Tout ceci précisé, une alliance Inde-Chine reste utopique. L’Inde n’a pas oublié son conflit armé avec la Chine du 20 octobre au 21 novembre 1962. Toute sa diplomatie reste anti-chinoise. Par exemple, le couloir Chine-Pakistan doit théoriquement passer par le territoire du Cachemire, lui-même revendiqué par le Pakistan. L’Inde s’y oppose formellement, ce qui peut empêcher la création du corridor. Imaginer : une route partant de Gwadar jusqu’à la frontière indo-pakistanaise, puis un pont aérien entre le poste frontière pour franchir l’Himalaya et arrivée en Chine, cela paraît insensé.
Pleinement, concernée par le concept d’Indo-pacifique, l’Inde poursuit deux objectifs : (1) respecter la liberté de navigation et de survol ; (2) poursuivre la résolution des conflits par des moyens pacifiques. Malgré l’échec du Quad, les États-Unis, le Japon et l’Australie demeurent ses principaux alliés, mais elle reste largement ouverte à d’autres partenaires.
Le terrain sur lequel elle s’affronte plus directement avec la Chine, est l’Afrique de l’Est. L’Inde veut également créer une Route de la croissance Asie-Afrique[13]. Ce vaste projet l’unit avec le Japon, Djibouti, l’Égypte, l’Éthiopie, la Tanzanie, la Zambie et l’Angola. Par ailleurs, pour contrecarrer le projet chinois du port de Gwadar, l’Inde est en train de construire le port de Chabahar au niveau d’Ormuz en Iran.
Une nouvelle fois, la stratégie est posée par la Chine et l’Inde, qui se passent des avis occidentaux pour s’accomplir. Le monde post-occidental continue à se dessiner. Face à cette montée des tensions deux autres grands territoires se trouvent à la charnière entre l’océan Indien et l’océan Pacifique : l’Australie et l’Indonésie.
La position australienne de l’Indo-Pacifique
Face au retrait à l’incapacité des États-Unis de répondre aux menaces que peuvent représenter l’Inde et la Chine, l’Australie est dans une situation intenable si elle veut rester une puissance régionale. Pour l’instant, elle a le soutien de la puissance navale états-unienne, mais pour combien temps ? L’Australie doit s’ouvrir davantage, et pas uniquement à la Chine. Depuis quelques années, c’est tout le sens de la politique du Pacific Step Up dans laquelle la France semble être le partenaire privilégié.
Les relations entre l’Australie et la France sont loin d’être simples, et, pour cause, c’est, avec ses 3 100 km, la frontière la plus longue que la France partage[14], et que la plupart des dirigeants français ignorent purement et simplement. Cela étant, avec les incertitudes que représentent les États-Unis de D. Trump, l’Australie n’a plus le choix, elle doit rechercher des alliances avec l’autre puissance militaire du Pacifique, la France.
L’Australie mène par conséquent un Pacific Maritime Security Programme visant à s’affranchir de la dépendance militaire états-unienne et de la dépendance économique de la Chine, en s’intéressant, d’un point de vue économique, particulièrement aux îles françaises du Pacifique. Pour ce, elle construit de nouveaux navires de patrouille pour alimenter le Royal Australian Navy. Dans les îles Fidji, elle a réaménage l’infrastructure du camp d’aide humanitaire et de secours en cas de catastrophe (Blackrock). Elle a signé deux accords bilatéraux de sécurité, l’un avec les îles Salomon, l’autre avec les îles Vanuatu. En coopération avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, elle est en train de développer la base navale de Lombrum sur l’île de Manus. Pour finir, toujours en partenariat avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, elle a lancé la construction de sous-marins.
Il est à noter que, malgré la démonstration de force de l’Australie, son gouvernement a accepté la liquidation de la dernière prison d’immigrés présente à Nauru, preuve que l’Australie ne pèse pas bien lourd par rapport aux géants asiatiques en devenir.
La position indonésienne de l’Indo-Pacifique
L’Indonésie a adopté une vision du concept « Indo-pacifique » via les préceptes de l’A.N.A.S.E., c’est-à-dire : être ouvert, être inclusif, être respectueux du droit international, être transparent et être coopératif. De fait, l’A.N.A.S.E. est pour l’Indonésie la centralité même de l’Indo-Pacifique. Cela étant, elle participe avec la Thaïlande et Myanmar au Bay of Bengal Initiative for Multi Sectoral Technical and Economic Cooperation (B.I.M.S.T.E.C.) et à l’Indian Ocean Rim Association. Même si, pour l’instant, sa position reste peu claire, l’Indonésie en tant que puissance moyenne disposant d’importants gisements de pétrole et de minéraux, ne pourra pas rester à l’écart de l’Indo-Pacifique.
La position japonaise de l’Indo-PacifiqueAprès une géopolitique agressive entre 1895 et 1945, le Japon est (re)devenu un allié des États-Unis. Sa sécurité est assurée par le Free and Open Indo-Pacific Strategy (F.O.I.P.), lancé en 2016. Il s’agit, à l’instar de la Chine, d’un vaste programme d’aménagement des îles du Pacifique par le Japon, sous la protection des États-Unis. Par exemple, Nauru, grâce à ce programme, disposera bientôt d’un nouveau port. Ce programme est également soutenu par l’Union européenne, et particulièrement la France et le Royaume-Uni, avec laquelle un renforcement de la coopération de sécurité a été adopté. De fait, le Japon cherche aussi à se libérer de la tutelle états-unienne, sans pour autant être en mesure de proposer sa propre voie.
La politique du Japon est d’assurer « le diamant de sécurité démocratique en Asie » (D.S.D.), comme le disait le premier ministre japonais Shinzo Abe en 2012. Ce D.S.D. s’oppose au « One Belt, One Road » chinois. Même si elle est très états-unienne, le Japon tente d’affirmer sa vision de l’Indo-Pacifique en promouvant la liberté, la démocratie, les règles de droit et les droits de l’Homme.
Pour autant, le Japon commence à s’étendre en Afrique de l’Est. En 2017, le 6th Tokyo International Conference of Africa Development (T.I.C.A.D.) proposa un soutien de la gouvernance et du développement des pays africains, auquel ont répondu le Kenya, la Tanzanie et le Mozambique.
La position des P.E.I.D. du Pacifique Sud de l’Indo-Pacifique
Les P.E.I.D. sont trop faibles pour affirmer diplomatiquement quoi que ce soit. Ils sont en train d’achever leurs ressources minérales terrestres, et sont obligés d’opter pour le Blue Pacific. Ils partent à la découverte maritime de cobalt, de platine, de terres rares, de titane, etc. présents dans leur Z.E.E. respective, mais peu de ces territoires sont réellement concernés (Cook, Fidji, Salomon, Tonga et Vanuatu). Par contre, tous sont concernés par l’exploitation halieutique, fondant une économie bleue à l’instar du modèle des Seychelles. Toutefois, cette économie incluant la pêche, et vu la double agressivité japonaise et chinoise dans les eaux du Pacifique, y compris les Z.E.E. d’autrui, risque d’être fortement inefficace dans le Pacifique.Leur soumission à la Chine, aux États-Unis, à l’Australie, ou à une autre puissance régionale ou mondiale, est une question de temps. Ils n’auront pas le choix, car deux problèmes majeurs se poseront : (1) comment garantir leur approvisionnement ? (2) Ils ignorent totalement de quelle manière la montée du niveau marin va affecter leurs frontières maritimes. Certaines îles vont disparaître : il faudra les évacuer. Seul un lien puissant permettra d’assurer leur survie.
Orientation bibliographique
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Notes
[1] Quadrilateral Security Dialogue (Quad)
[2] L’Observer Research Foundation fut fondée le 5 septembre 1990.
[3] Australie, Brunei, Cambodge, Canada, Chili, Chine, France, Allemagne, Indonésie, Japon, Laos, Malaisie, Mongolie, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Philippines, Russie, Corée du Sud, Sri Lanka, Singapour, Suède, Thaïlande, Timor-Oriental, Royaume-Uni, États-Unis et Viêt-nam.
[4] Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam et Crozet
[5] Association of Southeast Asian Nations (A.S.E.A.N.)
[6] C’est le couloir économique Chine/Pakistan (C.E.C.P.).
[7] Asia-Africa Growth Corridor (A.A.G.C.)
[8] L’île Baker, l’île Howland, l’île Jarvis, l’atoll Johnston, le récif Kingman, l’atoll Midway, l’atoll Palmyra, et l’île Wake sont des îles inhabitées abritant des bases militaires ou des installations militaires.
[9] Île de la Navasse
[10] Îles Spratley et Paracels disposent d’une réserve importante de gaz, et c’est une zone dans laquelle le poisson abonde.
[11] Lorsque Mao Zedong gagna le pouvoir en Chine en 1949, les nationalistes républicains chinois se réfugièrent à Taiwan. L’île fut légalement la Chine jusque 1971, date à laquelle la Chine populaire la remplaça aux Nations unies.
[12] Ici, l’endiguement consisterait à créer un arc de démocraties autour de la Chine.
[13] Asia-Pacific Growth Corridor (A.A.G.C.)
[14] Frontière terrestre entre le territoire antarctique australien et Terre-Adélie, frontière maritime entre l’Australie et
Maxime Forriez.
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