F.A.Q. Pourquoi publies-tu des posts sur des événements historiques plutôt que sur tes recherches en géographie ? Es-tu géographe ou pas ?
Date de publication : 06/09/2021
Voici presque un an je publie massivement des posts sur des sujets que j’aime bien, mais je suis docteur en géographie, donc on pose souvent la question pourquoi ce choix de s’orienter sur des posts d’histoire. Ma réponse est assez complexe.
Le premier élément est simple. Les thèmes historiques sont beaucoup plus simples à écrire que les thèmes géographiques. J’écris ces textes lors de périodes de pause qui ne sont pas extensibles. C’est plus rapide d’écrire le déroulé d’un ou de plusieurs événements historiques que d’opérer une analyse sur une situation géographique qui demande souvent des cartes ou des schémas. De plus, j’ai effectué quatre années intensives d’histoire. J’ai plaisir à faire partager ce que j’y ai appris, car je pense que beaucoup d’événements historiques éclairent le présent. Si l’enchaînement des événements est toujours différent, il est aisé de pouvoir comparer un événement passé avec un événement actuel, de comprendre que les mêmes mécanismes sont en jeu, mais les résultats de l’événement en cours resteront toujours incertains.
Le deuxième élément est que je n’ai pas le droit, en vertu du secret professionnel, d’expliquer les thèmes sur lesquels je travaille. Même une simple description sans entrer dans les détails peut me valoir des soucis avec ma direction. Pour les titulaires d’un poste dans le public, cela peut paraître étrange, mais c’est ainsi : tout ce que j’écris ou dessine appartient à l’entreprise qui m’emploie. La publication d’articles scientifiques sur mes thématiques de recherche reste la décision des propriétaires de l’entreprise. C’est une lourde contrainte, mais entre la précarité à vie qu’offre le secteur public ou un emploi en rapport avec mes études, que choisiriez-vous ?
Le troisième élément concerne mes recherches personnelles sur la notion d’échelle en géographie et d’une proposition de théorisation de ma discipline par celle-ci. Sans être prétentieux, elles sont, même si ma thèse a été publiée il y a onze ans, toujours difficilement compréhensibles par mes pairs. Mes recherches sont très difficilement vulgarisables en-dehors de ma première phrase. Leur objectif est de proposer une étude géométrique des formes observables en géographie, dont la complexité implique des notions mathématiques assez ardues pour les amateurs de sciences humaines (fractales, tenseurs, etc.). Il est difficile de proposer des posts écrits rapidement sur le sujet.
En résumé, je suis un peu coincé. Je n’ai pas le droit de publier sur des thèmes en cours qui intéresseraient beaucoup de personnes. Je ne peux pas publier sur ma spécialisation qui reste à l’usage de quelques scientifiques sur Terre. Je n’ai pas le temps de faire la synthèse de thèmes généraux en géographie. Que me reste-t-il ? l’histoire et, peut-être un jour, le droit public (mon troisième diplôme).
Maxime Forriez.
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