Télétravail : une mesure anti-géographique ?
Date de publication : 24/12/2020
En me promenant pendant ma pause du midi, j’ai eu une idée. Pour ne pas la perdre, mais surtout parce qu’il s’agit davantage de questions que d’affirmations, je me permets de vous les partager. Pour l’instant, cette idée étant brute, je vais l’illustrer avec mon ressenti, mais peut-être que des choses plus sérieuses et plus mesurées existent déjà.
Cela fait neuf mois que je suis en télétravail. Comme de nombreuses personnes probablement, j’idéalisais beaucoup cette manière de travail. Tout faire dans un même lieu, c’est idéal ! Ma dernière expérience remonte au temps de ma thèse, mais l’adjectif possessif est important. Bien que payé par l’État, je travaillais d’abord et avant tout pour moi, et non pour une entreprise. J’étudiais des sujets qui m’intéressaient, me passionnaient, et non imposaient par un contexte socio-économique. Bref, j’ai pris conscience de l’importance d’aller sur son lieu de travail. L’aller-retour entre les deux permet d’effectuer une coupure nette entre le privé, l’affectif, et le professionnel, la raison. Depuis que je n’ai plus cette coupure spatiale, j’ai l’impression que les deux se marchent dessus, et ça me dérange. Au temps de ma thèse, à tort ou à raison, le privé et le professionnel se mélangeaient, donc ce n’était pas un problème. Aujourd’hui, cette cloison psychologique me manque. Bien entendu, il m’arrivait comme tout le monde de prendre un peu d’avance le weekend sur la semaine à venir par exemple, mais cela restait limité à des activités "mécaniques", et non intellectuelles. Toujours en télétravail aujourd’hui, j’ai l’impression que ma "journée" de travail fait 120 heures, qu’elle prend en bloc les cinq jours de la semaine. Devant tout de même entretenir mon logement, j’arrive encore à couper le weekend, mais pas pendant la semaine. Cela vous arrive-t-il aussi ?
Ici, je vous parle d’une notion développée en géographie, celle consistant à poser des limites spatiales et psychologiques entre deux mondes dans lesquels on vit tous de manière alternée, deux mondes qui devraient ne jamais avoir à se rencontrer, sauf dans le cas d’une entreprise familiale par exemple. Cette absence de connexion entre deux lieux est remplacée par une connexion virtuelle via son ordinateur. Aujourd’hui, moi le premier, j’admets qu’elle n’est pas suffisante. Aller sur son lieu de travail est tout aussi important que de travailler. Avec mon vécu, je serais l’un des partisans du télétravail ponctuel et occasionnel (un jour par semaine) afin de ne pas passer sa vie dans les transports. Qu’en pensez-vous ?
Maxime Forriez.
Commentaires :
Veuillez compléter tous les éléments du message !
Aucun commentaire n'a été formulé !