Dernière mise à jour : le 18 juin 2015

La mondialisation, interdépendances et hiérarchisations
Cours écrits et réalisés par Maxime Forriez (2015)

  1. Les lieux d’échange à l’échelle de la planète

  2.     Un échange est une transaction entre deux individus. Il peut être monétaire (argent), informatif (idées), sous forme de services (prestations liées au transport, tourisme, etc.), matériel (marchandises comme le café, le blé et le pétrole) ou énergétique (ressources).

        À l’origine, les échanges étaient très localisés. Il s’agissait par exemple des villageois qui allaient vendre sa production agricole dans la petite ville à quelques kilomètres de chez lui. Tout échange, en géographie, nécessite le déplacement, réel ou virtuel, d’un point A vers un point B.

        Les moyens de transport et leurs infrastructures associées ont permis d’accroître la distance entre le lieu de production et le lieu de vente. Aujourd’hui, les échanges s’effectuent à l’échelle de la Terre. C’est ce que l’on appelle la mondialisation. Elle s’est enclenchée dans les années 1950 et se poursuit encore aujourd’hui dans les années 2010. Entre ses deux périodes, les échanges mondiaux ont été multipliés par vingt.

        Les échanges sont organisés autour de centre d’impulsion et de leurs périphéries.

    1. Les centres d’impulsion de la mondialisation

    2.     Un centre d’impulsion est un lieu qui exerce une activité de haut commandement ; ce sont des centres décisionnels. Ce lieu peut être une ville, une région, une zone, un État, etc. Tout centre suppose une périphérie. Toute périphérie cherche à s’intégrer dans un centre ou, mieux, devenir un centre. Dans le cas de la mondialisation, l’intégration est le processus qui permet à une zone géographique de se greffer sur les flux du marché mondial. Si la périphérie ne s’intègre pas au système mondial, elle reste en marge sous forme d’isolat ou d’angle mort. Un isolat n’est pas connecté au système mondial (Sahara, Kalahari, Amazonie, montagnes-refuges d’Afrique ou d’Asie), alors qu’un angle mort est un espace en attente (Asie du sud, Afrique noire, Amérique du sud, Australie).

          Remarque importante. À l’échelle mondiale, il vaut mieux être à la périphérie d’un centre qu’au centre de la périphérie.

          En géopolitique, une puissance est la capacité pour un État à imposer sa volonté à l’extérieur de ses frontières. Une puissance se caractérise par cinq grands éléments : (1) une économie qui compte, (2) une démographie importante, (3) une politique efficace et efficiente, (4) un rayonnement culturel et (5) une force de frappe militaire.

          Dans le cadre de la mondialisation, il existe trois grandes zones économiques que l’on nomme aire de puissance : l’Europe autour de Paris, Londres, Francfort et Milan ; l’Asie du Sud-est autour de Tokyo, Shanghai et Hong Kong ; l’Amérique du Nord-est autour de Chicago et New York. Ces trois zones sont connectées en réseau entre elles. C’est ce que l’on appelle la Triade. Les trois aires de puissance sont historiques ; c’est à partir d’elle que s’est constitué le processus de mondialisation. Aujourd’hui encore, 70 % des échanges mondiaux se font entre eux.

          Lorsqu’une puissance émerge, cela signifie qu’elle cherche à se connecter à cette Triade. Cela étant, la Triade, pour fonctionner correctement, a besoin de puissances dites régionales, comme la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil, l’Afrique du sud ou l’Australie. Les puissances régionales varient dans le temps. Il s’agit d’un rang intermédiaire extrêmement instable pouvant faire partie des pays du Nord ou du Sud. Le plus dur pour une puissance émergente est de se maintenir dans le temps, afin de devenir une puissance régionale.

          Une aire de puissance peut accueillir un ou plusieurs centres. Dans ce cas, on parle de pôles. Ainsi, toute aire de puissance peut être unipolaire ou multipolaire. Aujourd’hui, la plupart des aires sont multipolaires. L’exemple type est l’Union européenne.

          D’un point de vue économique, les centres d’impulsion abritent les firmes transnationales, les bourses mondiales et les organismes internationaux.

          L’aire nord-américaine fonctionne en binôme : les États-Unis et le Canada. Cela étant, elle est largement dominée par le premier État.

          Malgré les problèmes récents, l’Union européenne est la première puissance commerciale mondiale.

          L’Asie du Sud-est s’affirme de plus en plus. Initialement, son centre était basé au Japon, mais avec l’ouverture des frontières en Chine et l’avènement des Tigres et des Dragons, le centre de l’aire tend à se déplacer vers Shanghai. Ce sont les nouveaux pays industrialisés asiatiques (N.P.I.A.).

    3. Les relais du centre

    4.     Depuis le début des années 1990, de nouveaux États ont économiquement émergé.

          Les « Dragons » ont été les premiers à décoller :

      • Corée du Sud ;

      • Singapour ;

      • Taiwan ;

      • Hong Kong (avant son rattachement à la Chine en 1999).

          Les « Tigres » ont suivi :

      • Malaisie ;

      • Thaïlande ;

      • Philippines ;

      • Indonésie.

          Les « Pumas » sont apparus dans les années 2000 :

      • Brésil ;

      • Venezuela ;

      • Mexique.

          Les « Lions » sont les derniers entrants :

      • Afrique du sud ;

      • Angola ;

      • Nigeria ;

      • Éthiopie ;

      • Tchad ;

      • Mozambique ;

      • Rwanda.

    5. Les États intermédiaires et les pays les moins avancés (P.M.A.)

    6.     À côté de ces pays émergents, le Sud accueillent également les pays intermédiaires et les pays les moins avances (P.M.A.). Les pays intermédiaires sont : les États pétroliers, la Chine et l’Inde. Les pays les moins avancés sont principalement situés en Afrique, et particulièrement en Afrique noire, seule l’Afrique du Sud est en train d’émerger depuis les années 2000.



          Pour conclure, le système monde est hiérarchisé en cinq niveaux : les centres de commandement (la Triade), les relais du centre (les puissances régionales), les périphéries dominées, les angles morts et les isolats.

  3. Les acteurs de la mondialisation

  4.     Il existe quatre grands acteurs de la mondialisation.

    1. Les firmes transnationales

    2.     La firme transnationale est une expression récente. Elle a été retenue pour bien afficher le fait que, aujourd’hui, les entreprises jouent sur les frontières étatiques, sans vraiment en tenir compte. La firme multinationale est une expression qui ne convenait plus à l’état du monde des années 2010. Elle sous-entendait un échange entre plusieurs États de manière permanente. Aujourd’hui, plus rien n’est permanent. Les entreprises changent de pays régulièrement en fonction de critères, définis par leur stratégie.

          L’objectif de ce cours est de vous faire comprendre que les firmes transnationales sont organisées en réseau, c’est-à-dire d’un point de vue géographique, qu’elles bénéficient des moyens de communication tangible comme les moyens de transport, et des moyens de communication virtuelle comme les flux de capitaux. Ainsi, les firmes transnationales organisent des flux matériels (hommes, marchandises) ou immatériels (informations, capitaux) à l’échelle mondiale.

          Tout réseau nécessite des nœuds, se manifestant géographiquement par des lieux centraux qui accueillent la quasi-totalité des firmes transnationales. Ces lieux sont principalement localisés dans les villes elles-mêmes localisées dans certaines zones bien précises de la planète. Dans les années 1980, le premier réseau qui a existé concerne ce que l’on appelle la Triade (Europe, Amérique du Nord, Asie du Sud-est). Par la suite, dans les années 1990-2000, un réseau secondaire est venu s’y greffer (Amérique latine, Moyen-Orient, quelques États d’Afrique). Peu de zones échappent encore à ce processus.

          Toute firme transnationale effectue des investissements directs à l’étranger (I.D.E.), c’est-à-dire qu’elle organise un système de production directement dans un État qui n’est pas le sien. Cela étant, toute firme transnationale conserve un lien extrêmement fort avec son État d’origine dans lequel se trouve son centre de commandement et de décision.

          Remarque. Le rapport de 2001 de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (créée en 1964) a proposé un indice de transnationalité (I.N.T.) afin de définir les firmes transnationales. Cet indice est la moyenne arithmétique de trois ratios : le rapport entre les actifs à l’étranger et le total de l’actif de l’entreprise ; le rapport entre le chiffre d’affaires à l’étranger et le chiffre d’affaires total de l’entreprise ; le rapport entre les effectifs à l’étranger et les effectifs totaux de l’entreprises.

          L’objectif de toute entreprise est de générer de la valeur ajoutée, quel que soit son secteur d’activité. Les firmes transnationales cherchent à optimiser de manière maximale cette valeur ajoutée (1) en jouant sur les réglementations propres à chaque État, notamment concernant le travail, la fiscalité et l’environnement, (2) en jouant sur les spécificités de la formation de chaque État (c’est-à-dire un raisonnement en termes de main-d’œuvre qualifiée ou non qualifiée), (3) en jouant sur les atouts en termes de ressources de chaque État et (4) en choisissant des États politiquement stables. Toute firme transnationale adopte une stratégie sur le court terme qui dicte les échanges. Cependant, toutes ont également de manière plus ou moins affirmée des stratégies sur le moyen et le long terme. La conséquence est l’émergence d’une division internationale du travail (D.I.T.), caractérisée elle aussi par une extrême instabilité, paralysant l’efficacité des décisions étatiques dans le domaine de l’économie.

          Remarque. Les quatre activités les plus lucratives du monde sont : (1) le pétrole, (2) la vente d’armes, (3) la production de drogue, et (4) la production de blé.

          On distingue de grandes stratégies au sein de firmes transnationales : (1) une stratégie interne ; (2) une stratégie externe. La stratégie interne concerne l’organisation même de la firme au sein de son État d’origine. La stratégie externe concerne l’organisation des filiales mondiales de la firme transnationale.

          Contre toute attente, les territoires au niveau local se sont développés. Ainsi, la mondialisation a favorisé le processus de décentralisation économique au sein des États, provoquant localement des inégalités territoriales fortes. Tel est le cas en France. Ainsi, à côté d’une culture de consommation « mondiale » autour de grandes enseignes comme Coca Cola, McDonald’s, etc., culturellement, les territoires (nationaux ou décentralisés) revendiquent leur identité économique propre. Paradoxalement, la mondialisation encourage davantage la diversité que l’unicité des modes de vie.

    3. L’État

    4.     L’acteur principal de la mondialisation, à côté des firmes transnationales, est l’État. Avec l’accroissement de la mondialisation des échanges, certains avaient prédit la fin de la géographie. Cette idée, venant de non géographes bien entendu, est farfelue. Il s’agissait de pousser à l’extrême le fait que les frontières avaient tendance à disparaître. Les défenseurs de cette thèse ont oublié un autre fait important : si les frontières ont tendance à disparaître, c’est uniquement parce que les États ont accepté de les faire disparaître au nom de l’idéologie ultralibérale. Tout État choisit ou non d’entrer dans le système économique et financier mondial. Cela étant, une fois qu’il y entre, il lui est difficile d’en sortir. Dit autrement, un retour en arrière, même s’il est peu probable, est toujours possible.

    5. La mondialisation grise

    6.     Par ailleurs, le système financier international permet le développement des activités illégales. C’est ce que l’on appelle la « mondialisation grise ». Pire encore, le système financier légal permet le blanchiment de l’argent sale des différentes mafias et autres organisations criminelles. On sait que seulement 40 % de l’argent du crime organisé est blanchi ; 60 % sert pour son fonctionnement interne. Aujourd’hui, environ 1 milliard de dollars est blanchi chaque jour. On estime le produit criminel brut à l’échelle mondiale à au moins 1 000 milliards de dollars, ce qui représente 16 % du commerce mondial. La drogue représente 8 % du commerce mondial, et la moitié du produit criminel brut. C’est le secteur le mieux connu de l’économie criminelle. Le chanvre génère peu de profits (cannabis, résines, etc.). La cocaïne (Amérique latine) et l’héroïne (Asie), ainsi que les psychotropes chimiques ont la meilleure rentabilité. 5 % de la population mondiale consomme ces substances. Les autres trafics sont : le trafic d’armes (120 milliards de dollars), le trafic d’espèces protégées (100 milliards de dollars), la piraterie informatique (100 milliards de dollars), le trafic d’êtres humains (100 milliards de dollars) et le trafic de faux médicaments (80 milliards de dollars).

          La délinquance est un phénomène mondial. À l’échelle du monde, il s’agit de faire disparaître les frontières étatiques et de faire disparaître la limite entre le licite et l’illicite en encourageant les paradis fiscaux ou l’.

    7. Les altermondialistes

    8.     Pour finir, la mondialisation a généré de réels opposants qui, sans vouloir revenir en arrière, souhaitent une autre mondialisation que celle proposée : ce sont les altermondialistes, nés dans les années 1990. Il est très difficile d’en faire une synthèse, car les mouvements altermondialistes sont nombreux et très éclatés dans le monde. En France, leur principal porte-parole est José Bové. Ceci dit, une seule idée les rassemble : la mondialisation économique et la globalisation financière ne sont pas l’unique moteur de la croissance, et particulièrement d’une croissance qui serait durable. Pour eux, la mondialisation actuelle est un vaste pillage organisé des ressources des pays pauvres par les pays riches, engendrant notamment des problèmes écologiques importants, mais également l’épuisement des ressources de la planète. Bien qu’il faille nuancer un certain propos extrémiste de leur part, c’est une réalité géographique : la Terre a un stock limité de ressources exploitables (ou transformables) par les Hommes. Cette limite physique ne peut être repoussée à l’infini. Il est urgent de mettre en place un « développement durable ».


          Pour conclure, il faut insister sur le fait que l’espace mondial est caractérisé par sa grande instabilité. Ainsi, le réseau est en quasi-permanence restauré. Cela étant, les grandes routes commerciales, dépendant de facteurs physiques importants, restent plutôt fixes (route de la soie par exemple).

  5. Les moyens de transport et de communication

  6.     Tout transport ou communication se décline en deux aspects, d’une part, les moyens techniques du transport ou de communication (véhicules) et, d’autre part, le réseau sur lequel ce véhicule peut circuler (l’infrastructure). Par exemple, une voiture a besoin de routes pour circuler efficacement sur un territoire. Par exemple, un message numérique a besoin soit d’un câble de transmission, soit d’antennes relais pour arriver du point émetteur au point récepteur. Ce sont des couples logiques et indissociables qui ont été créés.

    1. Les moyens de transport et communications

    2.     Dans le domaine des moyens de transport, la mondialisation a favorisé, depuis les années 1960, deux grands processus : la littoralisation des activités économiques et la maritimisation des échanges. Ainsi, de grands complexes sont nés autour de ce que l’on appelle les range, c’est-à-dire d’un vaste cordon littoral organisé autour de ports centraux (les hubs) et de ports secondaires (les feeders). Il en existe que trois à l’échelle du monde : la range nord-est américaine autour de New York, la range sud-est asiatique autour de Tokyo et la range nord-européenne autour d’Amsterdam.

          90 % des marchandises transitent par un port avant d’être transformées sur place ou d’être envoyées à l’intérieur des terres par les péniches, par les trains ou par les camions. Cela est rendu possible par le système de conteneurs pouvant indifféremment être chargés dans l’un ou l’autre de ces moyens de transports.

          Par ailleurs, hormis l’augmentation du tonnage des bateaux dits porte-conteneurs, on observe une spécialisation croissante de ceux-ci : les pinardiers, les pétroliers, les vraquiers, les méthaniers, les porte-conteneurs, etc. Par ailleurs, la conteneurisation permet de diviser par trois le temps de transit dans les ports.

          10 % du fret mondial est assuré par liaisons aériennes. La flotte est alors composée d’immenses avions avec un tonnage plus important que les avions de passagers. Cela étant, au vu de l’importante quantité de carburants qu’ils consomment, ils restent encore très marginaux dans les liaisons internationales. On peut citer : la Federal Express (FedEx), l’United Parcel Service (U.P.S.), etc. Les compagnies se concentrent essentiellement aux Etats-Unis ; peu d’aéroports ont la capacité physique de les accueillir.

          Les moyens de communication virtuels ont explosé dans les années 2000 sous la forme de téléphone portable, de sites, de forums, réseaux sociaux, Internet, etc., permettant de communiquer en temps réel d’un bout à l’autre de la planète.

    3. L’organisation des flux : les infrastructures

    4.     La principale infrastructure de la mondialisation est le port qui accueille à l’échelle mondiale toutes les industries. C’est au port que la transformation ou la pré-transformation d’un produit est généré. Ce sont les complexes industrialo-portuaires. Par exemple, le pétrole est raffiné dans une usine du port avant d’être expédié par tubes (oléoducs) ou par camions citernes à l’intérieur des terres.

          La liaison entre les ports a été réorganisée en suivant la logique hub / feeders. Chaque range dispose d’un ou de plusieurs ports classés en hub qui réceptionnent les marchandises à l’échelle des routes maritimes mondiales. Par la suite, chaque hub redistribue les marchandises à ses feeders. Tout feeder peut être un hub régional, qui redistribue les marchandises à ses feeders régionaux. La logique peut se décliner jusqu’à trois ou cinq niveaux intermédiaires.

          Cela étant, les grandes routes maritimes établies depuis l’Antiquité n’ont pas fondamentalement changé. Seule la vitesse de circulation a révolutionné les transports maritimes. Aujourd’hui, il est équivalent de traverser le canal de Suez (Égypte) ou de contourner l’Afrique. Le canal de Panama est de moins en moins utilisé. Il est plus rentable de contourner l’Amérique du sud que de le traverser.

          Pour assurer, la communication entre les différentes filiales et la maison mère, il a été déployé un vaste réseau de câbles (comme les câbles intercontinentaux), ou d’antennes relais, ou de satellites. Ainsi, les flux financiers ont été multipliés par vingt entre 1980 et 2010. Par exemple, les investissements directs à l’étranger (I.D.E.) sont passés de 55 milliards de dollars en 1980 à 1 200 milliards de dollars en 2010.

  7. Les migrations internationales

  8.     Les migrations internationales ont triplé entre 1980 et 2010. Elles sont de plusieurs natures. Classiquement, on distingue les migrations à court terme comme le tourisme ou les déplacements d’affaires des migrations à long terme nécessitant une installation dans l’État d’accueil.

        Les flux touristiques sont principalement organisés entre pays du Nord. Par exemple, avec environ 80 millions de touristes par an, la France est le pays qui en attire le plus au monde. Néanmoins, les pays du Sud peuvent accueillir des touristes venant des pays du Nord. La Chine, la Turquie ou le Mexique en accueillent de plus en plus.

        Les migrations de longue durée sont plus variées. D’abord, il y a les exilés, comme les expatriés, c’est-à-dire les personnes qui ont été condamnées à mort dans le pays d’origine, et qui ne peuvent plus y retourner, les réfugiés, c’est-à-dire les victimes de guerre, etc. Ensuite, il y a les migrants qui cherchent un travail bien rémunéré pour faire leur famille restée au pays. En général, ce sont des travaux dont personne ne veut dans leur pays d’accueil. Il n’est pas rare qu’ils travaillent « au noir ». Ils peuvent avoir un permis de séjour lié à ce travail, qui est temporaire, ou être des clandestins, entrés dans le pays par les filières mafieuses. À côté, il existe des personnes, rares encore aujourd’hui, faisant une carrière à l’échelle internationale et qui changent d’entreprise en même temps que de pays. Ce sont des hauts cadres ayant les moins ou les soutiens financiers pour le faire, comme les universitaires.

  9. La mondialisation et les villes

  10.     Comme écrit précédemment, la mondialisation génère la littoralisation des activités, la maritimisation des échanges et la décentralisation des États. La mondialisation génère également le processus de la métropolisation, c’est-à-dire le développement, comme jamais dans l’histoire de l’humanité, des villes. Une métropole est une ville ayant un haut pouvoir de commandement. En effet, les centres d’impulsion de la mondialisation se localisent dans les villes qui tendent à devenir des villes mondiales (Londres, Paris, New York, Tokyo et Shanghai), c’est-à-dire des villes connectées en réseau via différents moyens techniques formant un archipel métropolitain mondial (A.M.M.). Le processus de métropolisation génère des mégalopoles et des mégapoles.

        Une mégalopole est une vaste zone urbaine à l’échelle planétaire. Il en existe trois : la mégalopole dite Mégalopolis, la mégalopole européenne (Londres-Amsterdam-Ruhr-Genève-Turin ou la « Banane bleue ») et la mégalopole japonaise autour de Tokyo qui, d’année en année devient un archipel métropolitain (Singapour, Hong Kong, Shanghai, Pékin et Séoul).

        Une mégapole est une ville millionnaire en termes d’habitants. Les mégapoles peuvent être des mégalopoles en devenir : de Séoul à Singapour, de San Francisco à Los Angeles et de São Paulo à Buenos Aires.

        Les Suds sont soit intégrés au processus de la mondialisation : les pays émergents, soit en marge : les pays intermédiaires et les pays les moins avancés (P.M.A.).