Dernière mise à jour : le 5 janvier 2014

    Depuis 2010, un programme développant une partie de la géographie de l’imaginaire, des territoires qui n’existent pas, a été mis en œuvre. Il s’agit de susciter des collaborations avec les chercheurs actuels dans ce domaine. Le goût de la théorie n’exclut pas celui de la poésie. Peu de travaux ont été menés dans cette thématique pourtant très riche. Grand amateur de bandes dessinées, je pense qu’il est important de s’y intéresser sous un angle plus scientifique. D’une part, cette recherche s’ouvre largement au grand public. D’autre part, la représentation géographique contenu dans ces ouvrages est très riche et s’inscrit dans une démarche éminemment spatio-temporelle ; chaque ouvrage s’inscrit dans un contexte historique propre conditionnant l’existence ou l’inexistence de certains États possibles dans les bandes dessinées, par exemple. Certains États imaginaires restent célèbres : Moulinsart, la Syldavie et le San Théodoros dans Tintin, Champignac, la Palombie, le Bretzelbrug dans Spirou et Fantasio, etc. La construction imaginaire de ces États les rend particulièrement réaliste et ne perturbe pas, voire amuse, les lecteurs de la génération de ces ouvrages, et parfois ceux des générations ultérieures. Le champ d’investigation sera très large et essayera de toucher tous les genres (comix, manga, productions belges), espérant donner au neuvième art, comme je le pense mes collègues qui se sont penchés sur cette thématique, toute la place qu’il mérite en géographie.