Dernière mise à jour : le 14 octobre 2015

La Chine de 1911 à nos jours
De l’empire du Milieu à l’un des centres de la mondialisation
Cours écrits et réalisés par Maxime Forriez (2015)

    « Chine » signifie « empire du Milieu ». La civilisation chinoise est née dans la grande plaine du nord ; elle s’est propagée vers la Chine du sud actuelle et la péninsule indochinoise, ainsi que vers la Corée et le Japon. Cependant, elle n’a jamais atteint la Sibérie et a été stoppée par les zones arides de l’Asie centrale.

    La civilisation chinoise est une civilisation du végétal. Il n’existe pas d’élevage, à l’exception de ceux de porcs et de volailles. Elle repose sur le travail des hommes. Elle propose un régime alimentaire autour du riz (au sud), du blé et du millet (au nord). La Chine est l’État le plus peuplé du monde, et ce depuis 3000 ans. C’est un pays qui a toujours été surpeuplé, donc fréquemment soumis aux famines. « Avez-vous mangé ? » est toujours une formule de salutation habituelle en Chine.

    Au Moyen Âge, la Chine est très en avance sur les pays européens, mais, à partir des Temps modernes, la civilisation chinoise s’est figée. Elle doit affronter les puissances occidentales à partir du milieu du XIXe siècle.

    Comme tous les pays, elle oscille entre périodes de crise et périodes d’expansion. Tout au long du XIXe siècle, les puissances coloniales occidentales ont cherché à obtenir des concessions sur le territoire chinois (Britanniques, Français, Allemands, Portugais). L’objectif est de conquérir les grandes richesses de la Chine. Les Européens n’oseront pas la coloniser à proprement dit. Au XXe siècle, le Japon devient une grande puissance et se lance à la conquête de son voisin chinois à partir de la Corée, qu’il avait annexé dès 1905. Face à cette situation d’immobilisme impérial, les Chinois vont réagir. Dès 1911, la première révolution chinoise a lieu.

  1. La Chine de 1911 à 1949 : la période de troubles

  2.     Avant 1911, la société chinoise est en principe égalitaire. Elle n’a pas de castes privilégiées comme en Inde. La distinction entre les individus est fondée sur la richesse. Par exemple, les paysans pauvres sont fortement endettés auprès d’usuriers. Cela étant, l’individu compte peu dans la société chinoise qui se concentre sur l’appartenance à un groupe, tel quel la famille par exemple avec le culte des ancêtres.

        L’empereur dispose théoriquement d’un pouvoir absolu très fort. Il cumule tous les pouvoirs. Il est servi par une administration hiérarchisée : gouverneurs de province, préfets, sous-préfets. En pratique, la dynastie mandchoue, installée depuis 1644, est considérée comme étrangère au pays. Par ailleurs, l’État manque d’autorité et de ressources.

        L’impératrice douairière Tseu Hi[1] (1835-1908), au commande de l’État depuis 1861, comprend après la victoire japonaise de 1905 sur les Russes qu’il est temps de réformer le pays en construisant des chemins de fer, en réorganisation l’armée et en créant des écoles modernes. Elle meurt en 1908 en laissant le trône à Pou-Yi[2], âgé alors de trois ans.

        Les réformes arrivent trop tard. Le mouvement libéral de Sun Yat Sen (1866-1925) est devenu anti-dynastique. Il souhaite chasser les Mandchous et instaurer une république. Pour y parvenir, dès 1900, il fonde le parti du Guomindang [3] (ou parti du peuple). Sun Yat Sen prêche l’action directe en utilisant le mécontentement des artisans et des transporteurs ruinés, ainsi que l’exaspération des paysans. En 1910-1911, la Chine connaît une terrible famine.

    1. La première révolution chinoise de 1911 et la division de la Chine (1912-1928)

    2.     À l’automne 1911, la révolte débute dans le sud de la Chine (Canton, Shanghai, Nankin). Le sud fait sécession par rapport au gouvernement de Pékin au nord. Sun Yat Sen est proclamé président provisoire de la République chinoise (du Sud) le 1er janvier 1912.

          Le chef de l’armée du nord, Yuan Che Kaï [4] (1859-1916), joue un jeu personnel. Il négocie avec les rebelles. Il fait abdiquer l’empereur Pou-Yi (1906-1967) le 12 février 1912. Il se fait élire président de la République de Chine (toute entière) le 15 février 1912. Sun Yat Sen démissionne alors. Yuan Che Kaï instaure une dictature. Il supprime le Guomindang. Le 11 décembre 1915, il rétablit le titre impérial à son profit. Cela provoque une insurrection de la Chine du sud. Le 23 février 1916, il restaure un régime républicain. Il meurt dans des circonstances mystérieuses le 6 juin 1916. Sa mort laisse la Chine dans le chaos le plus total. Les généraux se disputent les provinces du nord. Seule la Chine du sud conserve la forme républicaine autour de Sun Yat Sen et du Guomindang.

          La Première Guerre mondiale touche indirectement la Chine. Le 23 août 1914, le Japon déclare la guerre à l’Allemagne. L’objectif de cette déclaration de guerre n’est pas d’envoyer des troupes en Europe, mais de prendre possession des concessions allemandes de Chine. Pour contrer le Japon, la Chine déclare en août 1915 également la guerre aux Empires centraux. À la différence du Japon, elle envoie plusieurs contingents en Europe. Cet effort, en pleine guerre civile, est vain. Le 30 avril 1919, les négociations de Versailles, en cours, évoquent d’attribuer au Japon les droits de l’Allemagne dans le Shandong. C’est alors qu’un mouvement d’émancipation national se développe autour de la bourgeoisie industrielle et commerçante. Le 4 mai 1919, une grande manifestation a lieu à Pékin en protestation du futur traité de Versailles, des traités « inégaux » conclus avec les Européens à la fin du XIXe siècle et de la collaboration avec le Japon de certains Chinois. Les ouvriers marxistes apportent leur soutien aux étudiants en lançant un grand mouvement de grève dans le pays. En juin 1919, le gouvernement de Pékin renonce à signer de nouveaux traités en défaveur de la Chine. À partir de ce moment, un vaste courant xénophobe se développe en Chine.

          En 1919, la Chine est toujours coupée en deux : la Chine du nord (Pékin) et la Chine du sud (Canton). La partition est en réalité théorique, car il règne sur toute la Chine une grande anarchie qui ne prend fin qu’en 1927. Dans chaque province, un gouverneur militaire (ou dujun, ou « seigneur de guerre ») se comporte comme un souverain indépendant. Les dujun sont en guerre permanente les uns contre les autres.

          Suite au mouvement du 4 mai 1919, deux grandes formations politiques s’imposent : le Guomindang de Sun Yat Sen et le parti communiste de Shanghai, fondé en juillet 1921 autour de Chen Du Xiu[5] (1879-1942). Sun Yat Sen décide de s’allier avec le parti communiste pour refonder l’unité chinoise. Dès 1923, l’U.R.S.S. soutient le mouvement d’émancipation chinoise.

          En 1925, Tchang Kaï Chek[6] (1887-1975) remplace de Sun Yat Sen, décédé. Il maintient l’alliance avec les communistes. En juillet 1926, Tchang Kaï Chek se lance à la conquête du nord. Dès mars 1927, les seigneurs de guerre sont vaincus et l’unité de la Chine est rétablie. Tchang Kaï Chek n’a plus besoin ni des communistes chinois, ni de l’U.R.S.S. Les communistes sont désormais traqués et éliminés. Tchang Kaï Chek établit sa nouvelle capitale à Nankin et rompt toute relation avec l’U.R.S.S.

          Le 10 octobre 1928, Tchang Kaï Chek rétablit l’unité chinoise autour de la République du Guomindang (1928-1949).

    3. La Chine « unifiée » de 1928 à 1945

    4.     Dès le 1er août 1927, les communistes poursuivent la guerre civile. Pour ce, ils soulèvent la garnison de Nanchang, mais l’échec est total. Les troupes sont très vite dispersées et doivent fuir vers Swatow (ou Shantou) où elles sont massacrées. Les survivants se regroupent autour du général Zhu De[7] (1886-1976). Cette faction militaire est à l’origine de la future Armée rouge chinoise. En septembre 1927, Mao Zedong[8] (1893-1976) rejoint les troupes qui se réfugient dans les monts Jinggangshan. Du 11 au 13 décembre 1927, les communistes tentent de s’emparer de Canton où ils proclament le temps de ces trois jours un gouvernement soviétique. Au final, ils sont massacrés par l’armée du Guomindang. Jusqu’en février 1928, les communistes tentent des coups d’État un peu partout dans le pays, mais toujours sans succès. En juillet 1928, l’U.R.S.S. condamne les initiatives des communistes chinois en qualifiant leurs actions d’un « aventurisme aveugle ».

          Le gouvernement du Guomindang de Tchang Kaï Chek est un gouvernement corrompu, divisé en de multiples « cliques ». Il est impuissant face à l’urgence des réformes, notamment dans le domaine agricole. En effet, il dispose de peu de moyens, la guerre civile ayant ruiné en partie l’État. Ce constat d’impuissance a permis l’attaque de l’U.R.S.S. et l’invasion japonaise à partir de 1929.

          L’U.R.S.S., avant d’être chassée de Chine, était « propriétaire » de la ligne de chemin de fer au nord de la Chine. Bien évidemment, elle souhaite rétablir ses droits dessus. En novembre 1929, l’U.R.S.S. envahit la Mandchourie du Nord et défait les troupes chinoises. En décembre 1929, l’armistice est signé. L’U.R.S.S. conserve le contrôle du chemin de fer, au moins jusque décembre 1931. Un événement contrarie ce traité. Le 18-19 septembre 1931, la ligne de chemin de fer subit un attentat. Il s’agit d’une mise en scène japonaise afin d’envoyer des troupes en Chine. La Mandchourie est envahie, ce qui règle le problème avec l’U.R.S.S. Le 1er mars 1932, la Mandchourie occupée devient un nouvel État, le Mandchoukouo, dirigé par Pou-Yi, l’ancien empereur détrôné en 1912 qui prend le nom de Kang Teh. Il est empereur du Mandchoukouo de 1932 à 1945. Le nouvel État est reconnu immédiatement par le Japon, mais pas par la Société des Nations (S.D.N.), ce qui provoque le départ du Japon de l’organisation le 27 mars 1933. Entre temps, début 1933, les troupes japonaises envahissent le Jehol, région sud de la Mandchourie, ce qui menace directement Pékin. Tchang Kaï Chek est obligé de signer un armistice, c’est-à-dire de reconnaître l’existence du Mandchoukouo, ainsi que l’annexion du Jehol à ce dernier.

          Tchang Kaï Chek préfère donner la priorité à la lutte contre les communistes. Ainsi, il laisse faire les Japonais. Au cours de l’année 1933, le Tchahar et le Hebei deviennent des États « indépendants ». En 1935, les Japonais envahissent la zone de Ho-pei. En décembre 1936, Tchang Kaï Chek est arrêté par ses propres généraux. Cette manœuvre a pour objectif de l’obliger à s’allier avec les communistes dirigés par Mao Zedong depuis 1934. En juillet 1937, la guerre éclate entre le Japon et la Chine, suite à l’incident du pont Marco Polo à Pékin le 7 juillet 1937. Le Japon contrôle désormais Pékin et la vallée du Yang-Tsé, Shanghai, Nankin, Hankou et Canton. Les puissances européennes et américaines n’ont rien fait. Seule l’U.R.S.S. s’engage en faveur de la Chine dès 1937. En août 1937, l’U.R.S.S. signe un pacte de non agression avec la Chine et fournit du matériel de guerre à la Chine du sud. En août 1938 et en mai 1939, l’U.R.S.S. engage des opérations militaires contre l’armée japonaise.

          De leur côté, les communistes n’avaient pas disparu après les échecs de 1927-1928. Les mouvements ouvriers restent fréquents dans les villes, mais sont toujours sévèrement réprimés. Le parti communiste doit se réformer. Le 15 novembre 1929, Chen Du Xiu est exclu du parti par exemple. Le 7 novembre 1931, les révolutionnaires communistes fondent la République soviétique chinoise du Jiangxi au sein de laquelle Mao Zedong est le président. En janvier 1933, le parti communiste quitte Shanghai pour le territoire soviétique du Jiangxi, qui devient la base territoriale de la reconquête du pouvoir par les communistes.

          Le Jiangxi accueille une armée de 200 000 soldats et un Parti communiste chinois de 150 000 adhérents. Les communistes contrôlent une zone peuplée de 2 à 5 millions d’habitants. Dans cette province, les communistes mènent une réforme agraire radicale, puis modérée. Entre l’hiver 1930 et mars 1933, les armées du Guomindang lancent quatre campagnes de reconquête qui sont des échecs cuisants. Ces succès communistes sont dus à l’organisation de l’armée communiste par Mao Zedong et par le général Lin Biao[9] (1907-1971). Ils ont formé une armée mobile qui attaque par surprise les armées du Guomindang. En bref, ils ont inventé la guérilla moderne largement appliquée par la suite dans les conflits ultérieurs. Les paysans subissent ces combats, et, en août 1932, ils choisissent comme nouveau président Zhou Enlai[10] (1858-1976).

          En août 1934, la cinquième campagne du Guomindang est victorieuse. Les communistes sont obligés d’abandonner le Jiangxi. À l’automne 1934, l’armée communiste commence la Longue Marche. Elle dispose alors de 100 000 hommes. Son objectif est de gagner une petite zone soviétique de Chine du nord, située à 12 000 km du Jiangxi. La marche dure un an. 7 000 hommes y survivent à leur arrivée dans le Nord-Shaanxi en octobre 1935. Elle permet cependant à Mao Zedong de devenir le leader incontesté du parti communiste chinois en janvier 1935.

          L’agression japonaise de 1937 va permettre un regain des communistes. À la fin de l’année 1938, la Chine est partitionnée en trois blocs : la Chine occupée (Chine du Nord), la Chine libre (Chine de l’Ouest avec pour capitale Chongqing) et la Chine rouge (Yan’an et différentes poches en Chine occupée).

          Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Chine libre est asphyxiée économiquement et politiquement. Les paysans sont écrasés d’impôts et doivent s’enrôler dans l’armée. Elle doit lutter principalement contre les Japonais, qui finissent par envahir leur territoire en novembre 1944. La Chine libre de Tchang Kaï Chek a réussi à obtenir de Franklin D. Roosevelt qu’elle soit considérée comme la quatrième grande puissance de l’après-guerre. Ainsi, la Chine reçoit officiellement la réédition des troupes japonaises le 15 août 1945 après Hiroshima (6 août 1945) et Nagasaki (9 août 1945), soit un jour après les États-Unis.

          De leur côté, les communistes profitent de la guerre pour unifier la pensée communiste chinoise autour de Mao Zedong. Ils luttent contre les Japonais sous forme de guérillas. À la différence de la Chine libre, la Chine rouge accroît son territoire entre 1940 et 1944, et profite de la défaite en novembre 1944 de la Chine libre. Si bien qu’en 1945, les communistes ont libéré 950 000 km² où vivent 96 millions de paysans. Ils sont forts d’une armée de 910 000 hommes, de 2 300 000 miliciens et 10 millions de paysans. Le Parti communiste chinois atteint le 1 200 000 membres en avril 1945.

          Il est évident que dès le 15 août 1945 un affrontement entre le parti nationaliste et le parti communiste est inévitable.

    5. L’après-guerre (1945-1949) : la guerre civile

    6.     La guerre civile ne commence pas tout de suite. Les États-Unis refusent que l’un ou l’autre des deux camps ne récupère les armes laissées sur le terrain par les Japonais. En Mandchourie, sous contrôle soviétique, l’U.R.S.S. permet à l’armée de 150 000 hommes de Lin Biao de récupérer le matériel japonais.

          Fin août 1945, Tchang Kaï Chek et Mao Zedong se rencontrent à Chongqing où ils tentent de constituer un gouvernement provisoire de coalition. Le 11 octobre 1945, aucun accord n’a été trouvé. Chacun des deux camps étant soutenus par les deux grands vainqueurs de l’Allemagne se croît supérieur à l’autre. Les États-Unis font tout pour éviter la guerre. Comme en Europe, ils financent de décembre 1945 à janvier 1946, par le biais de l’United Nations Relief and Rehabilitation Administration (U.N.R.R.A.), le redémarrage de l’économie chinoise. Malheureusement, l’hiver 1945-1946 engendre une famine dans la province du Hunan. Ce plan est inefficace. La guerre civile éclate en Mandchourie.

          De mai 1946 à mars 1947, le Guomindang est victorieux. À partir de l’automne 1947 jusque septembre 1948, la bataille de la Mandchourie est remportée par l’Armée rouge. Les troupes du Guomindang se replient dans les plaines de Chine du nord. De novembre 1948 au 10 janvier 1949, la bataille de Haui-hait a lieu et aboutit à la victoire de l’Armée rouge chinoise. Le 21 janvier 1949, Tchang Kaï Chek démissionne au profit de Li Zongren. Le 31 janvier 1949, Pékin se rend. Le 21 avril 1949, le fleuve Yangzi est franchi sans résistance par l’Armée rouge chinoise. Le 25 mai 1949, Shanghai est atteint. Mi-octobre 1949, Canton accueille les troupes de l’Armée rouge. Le gouvernement du Guomindang s’effondre. Ils ne disposent plus du soutien de sa population : paysans, ouvriers, étudiants se rangent du côté de Mao Zedong. Tchang Kaï Chek se réfugie à Taiwan. Il en devient le dictateur.



          Remarque. Le gouvernement de Tchang Kaï Chek est le seul reconnu par l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.), mais l’aspect brutal du régime a fait que l’O.N.U., en 1971, a échangé sa place avec la Chine de Mao Zedong.

  3. La Chine de Mao Zedong (1949-1976)

  4.     À partir de 1949, l’histoire chinoise devient un peu plus simple.

    1. La seconde République chinoise à partir de 1949

    2.     Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame la République populaire de Chine.

          En février 1950, un traité d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle sino-soviétique, valable 30 ans, est signé.

          En juin 1950, la loi sur la famille est adoptée. Elle détruit l’autorité patriarcale et assure l’égalité juridique des femmes.

          En juin 1950, la loi agraire généralise la pratique des terres sous contrôle communiste avant 1946. La terre des grands propriétaires est confisquée pour être redistribuée aux 300 millions de paysans qui n’en ont pas. Entre 1950 et 1952, 45 % de la surface cultivée chinoise (soit 47 millions d’hectares) changent de main. Néanmoins, la réforme agraire s’accompagne d’une révolution extrêmement sanglante (entre 3 et 5 millions de morts). En effet, le parti a fixé un quota d’ennemis du peuple à débusquer (au moins une famille par village). En ville, entre mars et septembre 1951, c’est la Terreur rouge qui consiste à se débarrasser des ennemis du peuple. 1 million de personnes sont tuées et 2 millions sont envoyées dans les laogai (ou camp de concentration).

          En août 1951, les Trois Contre sont lancés (contre la bureaucratie, contre la corruption). En février-juin 1952, les Cinq Contre sont lancés (contre la fraude, contre la prévarication, contre la malhonnêteté). La première vise les dysfonctionnements du parti et la seconde vise les hommes d’affaires et les industriels.

          Pendant la guerre de Corée (1950-1953), la Chine décide de mener une politique extérieure vers l’intérieur des terres, et ce après un siècle de politique extérieure tournée vers la mer.

    3. L’échec de la politique interne de Mao Zedong

      1. Le modèle soviétique (1953-1958)

      2.     En janvier 1953, le premier plan économique de type soviétique est lancé.

            Le 5 mars 1953, Staline meurt. Mao Zedong considère peu son successeur Nikita Khrouchtchev.

            En septembre 1954, l’Assemblée nationale populaire (A.N.P.) est élue et adopte une Constitution de type soviétique.

            En mars 1955, un nouveau yuan est émis et met fin à l’inflation.

            Le régime chinois devient prospère et stable, mais la suffisance alimentaire n’est pas encore atteinte. En effet, un exode rural massif a lieu à cette époque dans les villes.

            À la campagne, le régime communiste peine à se mettre en place. Le 19 novembre 1953, le système unifié d’achat et de vente des céréales est adopté, et les paysans sont invités à s’unir dans des groupes d’entraide agricole, devant aboutir à des coopératives de production agricoles au sein desquelles les terre sont mises en commun. En 1955, cette transition douce vers le communisme n’est toujours pas acceptée par les paysans. Le 31 juillet 1955, Mao Zedong décide d’accélérer la marche vers la collectivisation des terres en menaçant les pays. En décembre 1955, 67 % des paysans se retrouvent dans des coopératives et 33 % dans des équipes d’entraide.

            En ville, les entreprises japonaises sont nationalisées. De plus, un tiers de la production industrielle est fabriquée par des entreprises chinoises d’État, héritées du Guomindang. La transition vers le communisme s’effectue par le biais d’entreprises mixtes. À partir de 1956, le secteur d’État a absorbé toutes les productions industrielles chinoises.

            Par ailleurs, entre juillet 1954 et mars 1955, les purges se poursuivent : les opposants sont tués, se suicident ou sont envoyés dans les laogai.

            L’année 1956 est une année qui pose de nombreux problèmes. Le 25 janvier 1956, le plan agraire adopté est surprenant. Mao Zedong semble ignorer tout de la Révolution verte, basée sur le recours aux engrais chimiques, sur la mécanisation et sur la sélection des plants. Il propose d’intensifier les techniques agricoles chinoises du XVIIIe siècle. Dès 20 juin 1956, ce plan est abandonné. Par ailleurs, en mai 1956, les Cent Fleurs sont lancées dans les Cents écoles de Chine qui doivent insuffler la doctrine communiste. En arrière-plan, se pose la question de la pertinence du modèle soviétique pour la Chine.

            En février 1957, profitant des difficultés soviétiques en Europe de l’est, Mao Zedong décide de rompre avec le modèle soviétique dans un discours provocateur. En mai 1957, le mouvement des Cent Fleurs est repris. Il n’a pas les effets attendus. Les étudiants et les professeurs dénoncent le parti unique et réclament plus de libertés. Les ouvriers font grève et les paysans quittent les fermes collectives. Le 8 juin 1957, le Parti communiste chinois met fin au mouvement des Cent Fleurs par un éditorial publié au Quotidien du peuple dans lequel il dénonce les « fleurs vénéneuses ». Le mouvement n’a pas pour but de débusquer les traîtres. Il s’agit pour Mao Zedong de tester les cadres de son parti. Il a été très surpris de l’impopularité de son régime dans toutes les classes sociales. Le 4 octobre 1957, le lancement de Spoutnik est un événement que Mao Zedong instrumentalise pour prouver à son peuple la supériorité du camp soviétique. Le 15 octobre 1957, il obtient l’aide des soviétiques pour la fabrication d’une arme atomique chinoise.

      3. Le maoïsme, un nouveau modèle communiste (1958-1976)

      4.     Devant les échecs du modèle soviétique, Mao Zedong lance le Grand bond en avant (1958-1961) qui accélère le processus de collectivisation des campagnes. L’objectif de la généralisation des coopératives est de garantir l’autosuffisance alimentaire des campagnes. Cela déplaît à Nikita Khrouchtchev qui voit en ce mouvement un risque de faire passer l’U.R.S.S. pour un État retardataire dans l’application des règles du communisme. Les « communes populaires » correspondent à un mouvement qui permet à chacun de recevoir « suivant ses besoins » un bien. En juillet 1960, la rupture entre l’U.R.S.S et la Chine est consommée définitivement. Le Grand bond avant dispose aussi d’une politique de grands travaux d’infrastructure (barrages, canaux, etc.) qui mobilise fortement les paysans.

            Assez rapidement, le Grand bon en avant est un échec : les paysans mobilisés par les grands travaux ne peuvent pas assurer en même temps de bonnes récoltes. Les famines en sont le résultat paradoxal : le programme qui voulait garantir l’autosuffisance alimentaire engendre des famines. Fin 1961, la politique est stoppée ; les communes populaires redeviennent une simple unité politique, alors qu’à partir de 1958, elles étaient devenues des unités économiques de base à la place des coopératives.

            Mao Zedong est alors en grande difficulté pendant toute l’année 1962. En septembre 1962, il propose la politique dite « un se divise en deux » (1962-1966). Elle consiste à l’affirmer la puissance régionale de la Chine et reprendre en main la politique du pays. Ainsi, Mao Zedong écrit un recueil de citations intitulé le Petit Livre rouge (1964-1965) dans lequel il expose sa doctrine : le maoïsme. C’est un immense succès. L’ouvrage a été édité et traduit partout dans le monde. En Occident, il s’est vendu à 900 millions d’exemplaires. Les bases de la Révolution culturelle sont lancées.

            Devant l’échec du Grand bond en avant, Mao Zedong lance la Révolution culturelle (1966-1969) qui a pour but d’éradiquer les tendances à la bureaucratisation du parti. Cette révolution est menée par la jeunesse chinoise, fanatisée par Mao Zedong, qui se devait de renverser la vieille société représentée par leurs parents, par les enseignants ou par les élites politiques locales. Le 16 mai 1966, la Révolution culturelle est officiellement lancée. Il s’agit d’utiliser tous les supports de l’information et de la culture (presse, livre, radio, télévision, cinéma) afin de promouvoir les valeurs de la Chine communiste. Les Gardes rouges sont créés le 18 août 1966. Ils correspondent à la section armée des étudiants menant la Révolution culturelle. Ils perquisitionnent et interrogent les ennemis supposés de la Révolution. Elle devient vite incontrôlable et l’armée est obligée de la réprimer en avril 1969.

            La période de 1969 à 1976 est nommée le retour à l’ordre. Cela étant, la Révolution culturelle a davantage divisé qu’unifié le parti. Mao Zedong est vieillissant et la question de son successeur commence à se poser. Par exemple, le 12 septembre 1971, Lin Biao, accusé de traîtrise fuit avec sa famille vers l’U.R.S.S., et son avion a « une panne de carburant » et s’écrase en Mongolie. Zhou Enlai, le principal collaborateur de Mao Zedong meurt le 8 janvier 1976. Qui va succéder à Mao Zedong ? Plusieurs candidats sont en lice : Deng Xiaoping[11] (1904-1997) (le plus proche collaborateur de Zhou Enlai), Hua Guofeng[12] (1921-2008) ou Jiang Qing[13] (1914-1991). Le 9 septembre 1976, Mao Zedong meurt.

    4. La restauration de la puissance régionale chinoise

      1. La question tibétaine

      2.     Le Tibet est quasiment indépendant depuis la convention de Simla de 1913. Ce texte n’a pas été reconnu par les autorités chinoises. Il accorde au Royaume-Uni un droit de regard sur la région. Les grands temples relevant du panchen-lama refusent d’accorder au « gouvernement » du treizième dalaï-lama les moyens financiers nécessaires pour réformer les pays.

            En octobre 1950, l’Armée populaire de libération (A.P.L.) envahit le Tibet et impose un accord en mai 1951 qui établit la suzeraineté entre le Tibet et la République populaire de Chine. L’Inde reconnaît immédiatement l’appartenance du Tibet autonome à la République populaire de Chine. Après avoir fui en Inde, le quatorzième dalaï-lama retourne à Lhassa le 17 août 1951. En octobre 1951, l’armée chinoise occupe le Tibet.

            Le 12 mars 1955, la région autonome du Tibet est créée ; le Tibet devient un protectorat chinois.

            Du 17 au 23 mars 1959, la population de Lhassa se soulève contre la présence militaire chinoise. Le 31 mars 1959, le dalaï-lama fuit le Tibet pour l’Inde. Désormais, les relations entre l’Inde et la Chine sont tendues par ce fait. La révolte du Tibet est matée par l’armée chinoise en quelques mois et le territoire est annexé à la Chine.

      3. La question soviétique

      4.     La Chine et l’U.R.S.S. n’ont pas qu’un problème idéologique à résoudre. En effet, la Chine conteste la frontière avec l’U.R.S.S. au niveau des fleuves Amour et Oussouri.

            En octobre 1954, l’U.R.S.S. accepte de rendre Port-Arthur à la Chine. Le Xinjiang devient une région autonome. En contrepartie, la Chine doit reconnaître l’indépendance de la Mongolie extérieure (État indépendant avec pour capitale Oulan-Bator), tout en rétablissant son autorité en Mongolie intérieure.

            En juin 1959, vu la situation au Tibet, l’U.R.S.S. a rompu unilatéralement son accord avec la Chine concernant le développement du nucléaire. En juillet 1960, la rupture est définitive. Les experts soviétiques présents en Chine rentrent en U.R.S.S.

            Fin 1964, Mao Zedong réclame 1 500 000 km² au territoire de l’U.R.S.S.

            En mars 1969, des accrochages ont lieu entre les Chinois et les Soviétiques à la frontière ouest du Xinjiang. En août 1969, des combats ont lieu au niveau de la même frontière. Le 11 septembre 1969, la rencontre à l’aéroport de Pékin entre les représentants chinois et soviétiques amorce une légère détente.

      5. La question de Taiwan

      6.     En 1954, la Chine reprend quelques îles côtières appartenant à Taiwan, mais l’île est toujours défendue par la marine américaine.

            Le 23 août 1958, l’armée chinoise bombarde l’îlot de Quemoy appartenant à Taiwan. Le 6 octobre 1958, l’U.R.S.S. calme le jeu et impose l’arrêt du conflit.

      7. La question indo-birmane

      8.     La Chine reconnaît la frontière himalayenne au niveau de la Birmanie, mais refuse de reconnaître la ligne Mac-Mahon imposée par le Royaume-Uni en 1914 au niveau de l’Inde.

            En octobre 1959, des accrochages ont lieu entre l’armée indienne et l’armée chinoise. Du 20 octobre au 21 novembre 1962, la guerre éclate entre l’Inde et la Chine dans l’Himalaya. L’armée chinoise écrase l’armée indienne et occupe les territoires qui, selon la Chine, sont occupés illégitimement par l’Inde depuis 1914. Il s’agit de montrer à l’Inde la supériorité de l’armée chinoise. Ainsi, dès que la leçon a été acquise, les troupes chinoises se sont retirées.

      9. Le retour de la Chine sur la scène internationale

      10.     En juillet 1953, la Chine participe à la conférence de négociation mettant fin à la guerre de Corée (1950-1953). En mai 1954, la Chine et la France se rapprochent lors de la conférence de Genève.

            En avril 1955, la conférence de Bandoeng permet à la Chine de sortir du camp soviétique. Elle décide de se ranger du côté des pays non alignés.

            En février 1956, la coexistence pacifique lancée par Nikita Khrouchtchev est vivement critiquée par les dirigeants chinois.

            Le 16 octobre 1964, la Chine fait exploser sa première bombe atomique.

            À partir de 1970, la Chine a mené une politique extérieure dans un souci quasi-exclusif de contrer l’U.R.S.S. Ainsi, la Chine a soutenu des régimes non communistes : en 1971, elle soutient le Pakistan ; en 1973, elle approuve le coup de Pinochet au Chili ; en 1975, en Angola, elle apporte son appui aux rebelles non prosoviétiques. Les actions de la Chine ne sont pas une marque de conversion au libéralisme, mais un habile jeu politique visant à protéger ses intérêts sur long terme.

      11. Les facteurs de puissance de la Chine ou l’héritage de Mao Zedong

      12.     Lors du cours sur la mondialisation, les critères de puissance d’un État ont été rapidement présentés. Quels sont les critères de puissance de cette Chine maoïste ? Les critères qui vont être énoncés sont la base du développement fulgurant de la Chine à partir de 1978.

            Critère n°1. De tout temps, la Chine dispose d’un nombre d’habitants très important. Ce volume de population est autant un aspect négatif que positif. L’aspect négatif est qu’il faut la nourrir (d’où l’obsession de Mao Zedong pour le développement de l’agriculture). L’aspect positif est qu’elle constitue une réserve autant de travailleurs que de combattants. Dit autrement, personne, de ce simple fait, ne s’aventurerait à contrarier les Chinois.

        Année Nombre d’habitants
        1950 0,5 milliard
        1985 1,0 milliard
        2000 1,3 milliard
        2010 1,4 milliard
        Remarque importante. La politique de l’enfant unique a porté ses fruits. D’ici quelques années, la population de la Chine devrait baisser ou fortement ralentir, et l’Inde aurait une population qui dépasserait en nombre celle de Chine.


            Critère n°2. La Chine, du fait de son retard dans le processus de l’industrialisation, dispose de ressources largement inexploitées sur son immense territoire de 9,7 millions de km². Mao Zedong étant obsédé par l’agriculture, il a négligé de nombreux domaines économiques que ses successeurs exploiteront abondamment. Les chiffres sont impressionnants par leur démesure. La Chine dispose de près de 2 000 milliards de tonnes de réserves charbonnières, de 10 milliards de tonne de réserves de fer et d’un potentiel peu exploité de métaux non ferreux et de pétrole.

            Critère n°3. L’armée chinoise, malgré son contingent important[14], n’a guère de moyens. Au début des années 1990, les divisions de chars chinoises sont obsolètes. Sur les 150 divisions, seules 13 sont blindées ; la plupart des chars ont entre 12 et 15 ans d’âge. Au niveau de l’aviation, au début des années 1990, on ne compte que 5 000 avions. La moitié de ces avions sont des bombardiers soviétiques MIG-17 et MIG-19. Pour finir, la flotte de sous-marins nucléaire est ridicule : on en compte trois opérationnels seulement. Ce fait relève davantage d’un obstacle psychologique – la Chine étant traditionnellement tournée vers la terre ferme plutôt que vers la mer – que d’une incompétence technique. En effet, au début des années 1990, la force nucléaire est suffisamment dissuasive. La Chine dispose de 110 missiles à courte et moyenne portée et de six vecteurs I.C.B.M. Malgré tout, l’arsenal chinois n’a rien à voir avec celui des États-Unis ou de l’U.R.S.S (ou Russie à partir de 1991).

            Critère n°4. La monnaie (le yuan) et l’économie ont été relevées par Mao Zedong, même s’il n’enverra pas le résultat.

            Critère n°5. Le rayonnement culturel de la Chine est indiscutable. Comment pourrait-il en être autrement avec une civilisation vieille de 3 000 ans. Le succès du Petit Livre rouge de Mao Zedong en est une preuve. Lors du développement du maoïsme, Mao Zedong a su séduire les pays du tiers-monde, notamment ceux d’Asie, en leur proposant une autre alternative que l’U.R.S.S. ou les États-Unis.

            En dépit des critères n°1 et n°2, la Chine souffre d’un sous-développement chronique jusqu’en 1992. Au début des années 1990, la Chine est encore dominée par le secteur agricole qui accueillait 55 % de la population active (contre 69 % en 1980). Malgré cette part importante, la production annuelle de céréales est insuffisante : entre 300 et 400 millions de tonnes. Au début des années 1990, la production industrielle n’est guère plus brillante. Par exemple, la production d’acier ne dépasse pas 35 millions de tonnes par an.

          Produit intérieur brut Niveau de vie
        Chine 1 400 milliards de dollars 1 300 $
        Japon 2 300 milliards de dollars 20 000 $
        Les chiffres du développement en Chine et au Japon en 1990

            En ce qui concerne le critère n°3, le nombre d’hommes ne peut compenser ni la vétusté du matériel, ni les faiblesses logistiques évidentes de l’armée chinoise. Sans parler de course à l’armement, la Chine, grâce à son développement des années 1990, a complètement restauré son armée. Actuellement, elle est capable de tenir tête à l’armement américain, à l’exception de sa flotte de sous-marin nucléaire qui est encore peu développée.

            Sur ces bases, la puissance chinoise se réveillera à partir des années 1990.

  5. La Chine contemporaine (de 1976 à nos jours)

  6.     En 1976, Deng Xiaoping laisse combattre Jiang Qing et Hua Guofeng. Le 7 octobre 1976, Hua Guofeng devient président de la République populaire de Chine. Deng Xiaoping laisse Hua Guofeng s’embourbait dans les problèmes laissés par Mao Zedong et, revient en libérateur en décembre 1978.

    1. Le changement de politique de Deng Xiaoping : l’ouverture au monde (1976-1992)

    2.     Dès son arrivée définitive au pouvoir en 1978, Deng Xiaoping introduit très progressivement l’économie de marché en Chine. Cela n’était pas facile, car il ne fallait pas énoncer publiquement que Mao Zedong s’était trompé, et il ne fallait pas que cela se remarque.

          Deng Xiaoping réforme la Chine de manière économique et politique. Il défend les « Quatre modernisations » : agriculture, industrie, recherche et défense.

          Deng Xiaoping décide de réorienter le parti de la ville vers la campagne, soit l’inverse totale de la politique de Mao Zedong. La décollectivatisation générale des campagnes commence. En 1984, le monopole d’État sur l’achat des céréales disparaît. En décembre 1985, les communes populaires disparaissent. En remplacement, un « système de responsabilité » a été mis en place. Il s’agit de relier directement la rémunération à la production afin de mieux mobiliser les travailleurs. Les exploitations collectives sont abandonnées ; l’exploitation familiale réapparaît. Pour finir, le commerce, l’artisanat et les petites industries rurales ont été libérées, ce qui a permis une croissance sans précédent des campagnes chinoises. Entre 1978 et 1987, la production de blé passe de 54 à 88 millions de tonnes. Entre 1978 et 1987, la production de riz passe de 137 à 174 millions de tonnes.

          L’industrie est plus difficile à réformer, car les entreprises d’État (danwei) sont sources d’aide et de sécurité sociale. Ainsi, les premières réformes ne commencent qu’en 1984. La planification est remise en question. Elle demeure pour les produits vitaux, mais devient indicative pour le reste de la production. Les « lois du marché » sont réintroduites et les prix sont ainsi progressivement libéralisés. À partir de 1984-1985, la production industrielle s’accroît fortement. Entre janvier et mars 1985, elle connaît un taux de croissance record de 24 %.

          Deng Xiaoping mène la politique de la « porte ouverte » permettant aux capitaux étrangers de venir investir en Chine. Entre 1980 et 1992, seules les zones économiques spéciales (Z.E.S.) (Guangdong et Fujian) sont ouvertes aux investissements étrangers. Il faut faire attention. Il ne s’agit pas de laisser les investisseurs étrangers ouvrir une usine et les laisser faire ce qu’ils veulent. Toute entreprise qui s’implante en Chine dans les Z.E.S. doit ouvrir son capital à l’État chinois. Ce sont par conséquent des sociétés mixtes, largement contrôlées par le parti communiste. En avril 1984, les avantages ont été étendus à 14 villes côtières déclarées « ouvertes », centrées sur Shanghai ; ce sont les zones d’expansion économique et technique (Z.E.T.T.). Par la suite, en 1988, l’ensemble de littoral de la Chine s’ouvre et subit un processus accéléré de littoralisation et de maritimisation, soit 400 villes côtières. Aujourd’hui, parmi les dix premiers ports mondiaux, six ports sont chinois avec à leur tête Hong Kong, puis Shanghai, Tianjin, Shenzhen, Guangzhou et Dalian. La Chine de l’intérieur des terres est la dernière à s’ouvrir aux investissements étrangers. Les échanges extérieurs sont spectaculaires. Entre 1980 et 1989, ils sont passés de 38 à 110 milliards de dollars.

          Deng Xiaoping marque une profonde rupture après trente ans de maoïsme. Il abandonne le développement autocentré ainsi que l’idée de forger un homme nouveau. Il cherche à tous les moyens d’éviter la « révolution permanente » à l’encontre de la bureaucratie. À partir de 1978, la Chine devient le plus fabuleux marché de la planète pour les Occidentaux. Ils en sont d’autant plus convaincus que, désormais, la Chine inspire confiance et est vue comme un partenaire responsable. En effet, elle a pour but principal depuis 1978 d’assurer le développement de son pays et de sa population. Pour Deng Xiaoping, le maoïsme a fait deux grandes erreurs : (1) il ne peut y avoir de révolution victorieuse sans les bases matérielles de la société communiste à construire ; (2) le socialisme véritable ne peut être le sous-développement. Ainsi, Deng Xiaoping a orienté la politique interne de la Chine en donnant la priorité absolue à la modernisation du pays. Dit autrement, Deng Xiaoping a renié totalement le maoïsme et le modèle soviétique.

          Deng Xiaoping reconnaît, pour la Chine, l’existence des « lois économiques objectives » (comme celle du profit). Il rétablit le contrôle des naissances. Il réorganise le bien-être individuel et familial. Il centralise de nouveau le régime autour du parti et des dirigeants d’entreprise. Il accepte une hiérarchie dans les salaires. Les réformes sont nombreuses, mais la Chine demeure un régime socialiste et totalitaire. L’objectif de ces réformes est de moderniser économiquement la Chine, non de moderniser la vie politique. Aujourd’hui, cette politique économique a porté ses fruits : la Chine est la seconde puissance économique du monde. En 2010, elle a détrôné le Japon qui occupait cette place depuis 1968.

          D’un point de vue politique, début 1979, Deng Xiaoping permet la diffusion de journaux parallèles dans quelques villes (Pékin, Canton, Hangzhou). Dès le 16 mars 1979, il fixe les limites du nouveau régime en énonçant quatre principes : défendre la voie socialiste, accepter le rôle dirigeant du Pari communiste et la « dictature démocratique du peuple », respecter le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Zedong. Si l’une de ces règles n’est pas respectée, le coupable est poursuivi et arrêté. Il s’agit pour Deng Xiaoping de s’assurer le soutien et de rassurer les conservateurs maoïstes, tout en étant plus permissif dans la liberté d’expression.

          En juin 1981, le bilan de l’œuvre de Mao Zedong est écrit officiellement. De 1949 à 1958, aucune critique négative n’est formulée, puis à partir du Grand bond en avant, elles commencent à apparaître, sans faire mention de la famine qui y a mis fin. Au final, seule la Révolution culturelle est très vivement critiquée et est qualifiée de « catastrophe de grande ampleur ».

          À partir de 1986, la Chine commence à contester les réformes en cours. L’astrophysicien Fang Lizhi (1936-2012) réclame la liberté de la presse et la pluralité des candidatures aux élections locales. Les manifestations étudiantes commencent. 10 000 étudiants sont dans les rues de Shanghai. Entre le 25 décembre 1986 et le 1er janvier 1987, le mouvement étudiant gagne Pékin. Les dirigeants communistes ne fléchissent pas. À la suite de la mort de Hu Yaobang[15] (1915-1989), écarté du pouvoir en 1987 lors du début des événements, le 20 avril 1989, le mouvement étudiant reprend sur la place Tian’anmen à Pékin ; ils sont matraqués. Le 21 avril 1989, les étudiants de Pékin se mettent en grève. Ils réclament plus de libertés. Le 26 avril 1989, Deng Xiaoping qualifie les émeutes étudiantes de « chienlit ». Le mouvement se structure en évitant tout dérapage anti-communiste. Le 13 mai 1989, 2 000 à 3 000 étudiants commencent une grève de la fin. Dans la nuit du 19 au 20 mai 1989, la loi martiale est proclamée à Pékin. Le 20 et 21 mai 1989, une foule empêche les troupes d’entrer dans la ville. À partir du 25 mai 1989, le mouvement recule. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, les soldats interviennent brutalement sur la place Tian’anman en tirant à balles réelles et des tanks écrasent les tentes des derniers occupants. L’événement est médiatisé et instrumentalisé par le pouvoir en place.

          La répression sanglante de Deng Xiaoping n’a pas été sans réaction dans le monde. Les gouvernements japonais et américains ont annulés les prêts prévus pour la Chine. un embargo sur les transferts de technologie et les ventes de matériel en provenance des États-Unis a freiné les investissements et les exportations. Les événements de mai-juin 1989 ont rappelé au monde que la Chine reste une dictature communiste. Entre 1989 et 1992, les Chinois ont dû repenser leur stratégie. Ils ont compris que la libération économique n’est pas suffisante pour les Occidentaux ; la libéralisation politique compte tout autant. Ainsi, la Chine mènera des politiques pour faire oublier qu’elle n’est pas un modèle dans le domaine des « droits de l’homme ». Cela étant, ces réactions n’ont aucune conséquence dans le développement de la Chine qui, après s’être ouverte au monde, va s’ouvrir sur le monde.

    3. L’ouverture sur le monde (1992-2002)

    4.     En 1992, Jiang Zemin[16] (né en 1926) succède à Deng Xiaoping et reprend ses idées de modernisation à l’Occidental. Il dispose d’une Chine entièrement ouverte aux capitaux étrangers. Ainsi, en 1993, la Chine devient une économie socialiste de marché. La structure sociale reste communiste, mais l’économie est devenue une économie de marché.

          La corruption s’installe. Les scandales financiers sont nombreux. Les tensions sociales sont persistantes. Les salariés chinois ne sont toujours pas contractualisés. 26 000 conflits du travail éclatent en 1997. Pour y faire face, des syndicats sont créés, mais ils sont immédiatement interdits par les autorités chinoises.

          Le 19 février 1997, Deng Xiaoping meurt.

          Le 1er juillet 1997, la ville de Hong Kong est rattachée sans difficulté à la Chine. Cela est une marque du succès des réformes de Deng Xiaoping. En 1999, ce fut le tour de Macao.

          En septembre 1997, Jiang Zemin annonce l’ouverture des entreprises publiques au capital privé.

          Malgré la crise asiatique de 1997, la Chine connaît un taux de croissance annuel de l’ordre de 9 % à la fin des années 1990.

          Le 16 juillet 2001, un traité de bon voisinage et de coopération est signé avec la Russie qui est entré en vigueur à partir du 28 février 2002.

          Le 11 décembre 2001, la Chine entre dans l’Organisation mondiale du commerce (O.M.C.).

          Le 4 novembre 2002, la Chine conclut un accord de libre-échange à Phnom Penh avec l’Association des nations de l’Asie du sud-est (A.N.A.S.E.).

    5. La Chine de 2002 à nos jours

    6.     Le 14 novembre 2002, Hu Jintao (né en 1942) remplace Jiang Zemin.

      1. La croissance fulgurante de l’économie chinoise

      2.     Entre 1978 et 2003, la production d’électricité a été multipliée par cinq, la production d’acier, par quatre. L’industrie du textile made in China inonde la planète depuis les années 2000.

            Depuis le début des années 2000, la Chine détient un cinquième du P.I.B. de la planète.

            Depuis les années 2000, la Chine attire massivement des investissements directs étrangers (I.D.E.) tels que ceux de Microsoft, Dell, Siemens, Sanyo, etc.

            Le 16 octobre 2003, l’espace accueille le premier astronaute chinois (ou taïkonaute), Yang Liwei (né en 1965), qui dirigeait la fusée Shenzhou n°5, mise sur orbite autour de la Terre.

            En 2003, Hu Jintao a peur que les inégalités sociales n’explosent. Il propose de développer une « société harmonieuse ». Il s’agit de réduire les disparités socio-spatiales.

            En 2004, afin d’éviter une surchauffe économique, le gouvernement chinois décide de prendre des mesures pour freiner la croissance. Ainsi, les groupes chinois ont commencé un investir à l’étranger en Asie du Sud-Est, en Europe et aux États-Unis.

            En 2004, la ville de Shanghai organise un grand prix de formule 1.

            En 2008, la Chine a accueilli les jeux olympiques d’été.

            En 2010, la Chine a organisé l’exposition universelle.

            Néanmoins, le miracle chinois n’est peut-être qu’un mirage, car l’endettement public est massif, la protection sociale est quasi-inexistante, le chômage officieux demeure très élevé. L’excédent commercial reste fragile. La monnaie est sous-évaluée, notamment par rapport au dollar.

      3. Les enjeux actuels de la Chine

      4.     Le développement économique est inégal d’un point de vue géographique. La Chine de l’intérieur est sous-développée par rapport à la Chine littorale. Sur le plan agricole, la Chine est le premier producteur mondial de blé, de riz, d’arachide et de coton. Elle est le second producteur mondial de maïs et de thé. Elle est le troisième producteur mondial de sucre et d’agrumes. Elle est le quatrième producteur mondial de soja. Sur le plan industriel, la Chine est devenu l’atelier du monde. Elle occupe la première place mondiale en tant que producteur de houille, de l’acier, de filés de coton et de textiles synthétiques. Elle est le second producteur mondial d’électricité et d’aluminium. Elle est le troisième producteur mondial d’automobile. Elle est le quatrième producteur mondial en manière de construction navale. Elle est le second importateur de pétrole du monde.

            La population chinoise est plurielle. Elle est en grande majorité (près de 80 %) composé des Han qui dominent 28 unités administratives sur 30. Ils doivent faire face à des minorités ethniques : les Tibétains et les Ouïgours (région du Xinjiang) qui sont Turcs. Au total, il en existe 55. Afin de favoriser la domination des Han sur l’ensemble du territoire, la Chine a limité dans les provinces autonomes les mariages ethniques et vivement encouragé les mariages mixtes (Un(e) Han avec un membre d’une minorité ethnique). C’est un moyen d’imposer la civilisation chinoise. Cette politique a eu un très grand succès au Tibet, à un tel point que certains observateurs ont parlé d’un « génocide culturel ».

        Les unités administratives de la Chine

            L’opposition ville-campagne est tendue. Les campagnes vivent mal la libéralisation de l’économie. Surpeuplée, la population sans emploi migre vers les villes. Néanmoins, cet exode rural est très contrôlé par les autorités chinoises qui le suivent par l’intermédiaire d’un livret familial (le hukou). Cette nouvelle population urbaine constitue une main-d’œuvre bon marché, utilisée par les entreprises étrangères. En ville, un certain confort a été assuré par les réformes de Deng Xiaoping, mais les habitants des villes connaissent une crise morale importante. Par exemple, la population tend à devenir xénophobe et raciste. L’essor économique ne profite par conséquent qu’aux villes (littorales) au détriment des campagnes abandonnées à leur sort. Il est à noter que l’opposition est historique. En 206 a.-C., les Han unifient l’État chinois par l’intérieur des terres. La capitale est Chang’an au Nord de la Chine actuelle jusqu’en 23 p.-C. Entre 9 et 23 p.-C., la dynastie des Han subit une crise politique importante qui aboutit au déplacement de la capitale à Canton au Sud de la Chine actuelle. En 220 p.-C., la dynastie des Han est remplacée par trois royaumes chinois jusqu’en 618. Le cœur économique de cette époque est le delta de la Rivière des Perles, dont Canton, Macao et Hong Kong forment un triangle. La Chine est réunifiée par la dynastie des Tang en 618. La capitale migre de nouveau vers le nord à Chang’an. La politique se retourne vers l’intérieur des terres jusqu’en 907. Entre 907 et 1368, la dynastie des Song fixe sa capitale à Hangzhou et la politique redevient littorale. Les dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911) poursuivent cette politique autour de Pékin, la nouvelle capitale et le fleuve Jaune. L’arrivée des Occidentaux en Chine à partir du milieu du XIXe siècle va pousser la dynastie Qing à se retourner vers une politique de l’intérieur des terres. En 1842, le traité de Nankin force la Chine à s’ouvrir aux Occidentaux qui vont la forcer à mener une politique tournée vers la mer. La Chine communiste de 1949 à 1979 choisit de mener une politique tournée vers l’intérieur des terres. Depuis 1979, une politique littorale est de nouveau menée par les dirigeants communistes chinois qui assure la richesse de la Chine actuelle.

            L’opposition littoral-intérieur est toujours problématique. Pour y remédier, de grands travaux d’aménagement sont prévus ou en cours : la ligne ferroviaire Pékin-Lhassa, le barrage hydro-électrique des Trois Gorges, etc.

            La politique de l’enfant unique est toujours aussi rigide. Dans les campagnes, des femmes enceintes sont conduites de force à l’hôpital pour se faire avorter. La maîtrise de l’accroissement de la population est vitale : tout nouveau-né doit être nourri. Cela étant, la population de la Chine vieillit. Ainsi, d’ici quelques années, la formidable main d’œuvre bon marché pourrait bien se tarir.

            Le développement de la Chine s’est réalisé grâce au charbon, ce qui fait de la Chine le premier pollueur du monde. Par tradition, le gouvernement chinois se dit soucieux de corriger ces dommages imposés à la Nature, mais comment corriger une trajectoire qui a conduit à l’enrichissement du pays ? Sur le moyen et long terme, la population chinoise subit ou subira les conséquences de la dégradation expresse de son environnement.

            La Chine s’ouvre vers le Pacifique en participant à la coopération régionale de Association des nations de l’Asie du Sud-Est (A.N.A.S.E.) par exemple.

            La corruption demeure en Chine tant au niveau local qu’au niveau national.

            Les prétentions diplomatiques de la Chine sont de plus en plus ambitieuses. La Chine investit dans une marine moderne et de nouvelles armes. La Chine compte toujours récupérer Taiwan et apaiser les conflits dans le Tibet et dans le Xinjiang. Par ailleurs, la Chine est un membre permanent du conseil de sécurité de l’O.N.U. Elle intervient de plus en plus dans le monde par ce levier. Par exemple, elle sert de médiateur dans les conflits en Amérique latine ou en Afrique (ce qui lui assure des parts de marché non négligeables). De plus, la Chine possède près de la moitié de la dette américaine via l’achat de bons du Trésor à la banque centrale américaine. Contrairement à l’U.R.S.S. qui cherchait à développer un modèle concurrent, la Chine est devenue le cœur du système capitaliste et maîtrise les capacités financières des États-Unis. Au G20, la Chine défend ses positions et son modèle qui associe l’autoritarisme politique et le développement économique.





L’organisation économique de la Chine (pour mémoire)

    La Chine compte vingt-deux provinces, cinq régions autonomes et quatre municipalités (Pékin, Tianjin, Shanghai, Chongqing).

    La Chine littorale possède dix provinces (Heilongjiang, Jilin, Liaoning, Hebei, Shandong, Jiangsu, Zhejiang, Fujian, Guangdong et Hainan) et trois municipalités (Pékin Tianjin et Shanghai). Elle regroupe 60 % de la population sur 18 % de la superficie chinoise. Il est possible de définir cinq zones économiques. (1) Shanghai est passée d’une ville industrielle à une ville mondiale. (2) Le nord-est est un grenier ouvert vers l’extérieur. (3) Le triangle métropolitain Pékin-Tianjin-Tangshan est devenu industriel. (4) Le Guangdong constitue autour de Hong Kong une sorte de Midi chinois. Il s’agit d’un laboratoire de la modernisation du pays. (5) Il existe quelques marges orientales dans lesquelles l’agriculture domine toujours comme le Hebei ou le Shandong. Par contre, le Fujian et le Hainan forment une zone économique spéciale dont les objectifs sont inachevés.

    La Chine intérieure possède neuf provinces (Shanxi, Shaanxi, Henan, Anhui, Hubei, Jiangxi, Hunan, Guizhou et Sichuan) et une municipalité (Chongqing). Elle regroupe 30 % de la population sur 21 % du territoire chinois. L’agriculture occupe une place prépondérante. Le pays de la « terre jaune » contient des ressources minières importantes comme le charbon. Seul le Sichuan a une activité industrielle. Ce sont des espaces en attente.

    La Chine « extérieure » est composée de trois provinces (Gansu, Qingshai et Yunnan) et cinq régions autonomes (Xinjiang, Tibet, Guangxi, Mongolie intérieure et Ningxia). Elle est en marge du développement chinois. Elle accueille 10 % de la population sur 61 % de la superficie du pays. Elle est composée de hautes terres arides hors d’influence de la mousson. Bien que le processus de sinisation a abouti à une domination culturelle des Han, les minorités culturelles persistent (53 % des minorités nationales chinoises). La pauvreté extrême de cette région encourage un important exode rural. Néanmoins, elle constitue également un front pionnier. Elle est par conséquent en position périphérique. Le Gansu et la Mongolie intérieure constituent des périphéries intégrée et exploitée en voie de modernisation. Le Xinjiang et le Tibet restent des périphéries en réserve. Le reste des provinces et des régions autonomes est complètement délaissé.

Les régions économiques de la Chine





[1] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Cixi », « Ts’eu-hi ».

[2] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « P’ou-yi », « Puyi ».

[3] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Kuo-Min-Tang ».

[4] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Yuan Shikai ».

[5] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Tchen Tou Sieou », « Ch’en Tu Hsiu », « Chen Duxiu ».

[6] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Chiang Kaï Chek », « Chang Kaï Chek », « Jiang Jieshi ».

[7] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Chu Teh ».

[8] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Mao Tsé Toung », « Mao Tsé Tung », « Mao Tsé Tong ».

[9] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Lin Piao ».

[10] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Chou En-lai ».

[11] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Teng Hiao-Ping » ou « Teng Hiao-Ping ».

[12] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Su Zhu ».

[13] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Chiang Ch’ing » ou « Tsiang Ts’ing ».

[14] : L’armée chinoise est le premier employeur du monde.

[15] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Hu Yao-pang ».

[16] : L’orthographe française peut varier. Son nom peut également s’écrire : « Chiang Tse-min ».